Rendez-vous le vendredi 24 octobre, à 15 heures. Après des mois de rebondissements, c’est ce jour-là que débutera dans l’Hémicycle rouge et or de l’Assemblée nationale la grande bataille politique de fin d’année, celle autour du budget pour 2026. Une confrontation inédite, puisque le premier ministre, Sébastien Lecornu, a renoncé à utiliser cette fois-ci l’article 49.3 de la Constitution, ce mécanisme qui a permis l’adoption sans vote de tous les budgets depuis 2022, malgré l’éclatement de l’Assemblée.
Le nouveau gouvernement parviendra-t-il à accomplir dans ces conditions la « mission d’urgence » qu’il s’est fixée, « donner un budget sérieux et fiable à la France » avant la date butoir du 23 décembre ? Rien d’assuré. Les partis qui soutiennent le gouvernement ne comptent en effet que 212 députés, alors que, ensemble, les groupes prêts à le censurer (Rassemblement national, Union des droites pour la République, La France insoumise, Les Ecologistes et les communistes) représentent 265 voix. Tout ou presque devrait donc dépendre des 69 députés socialistes et apparentés.
Or, s’ils ont choisi de ne pas faire tomber d’emblée le gouvernement, en raison de la suspension de la réforme des retraites, les socialistes n’ont pas validé pour autant le projet de loi de finances dévoilé mardi 14 octobre. Loin de là. « Ce que propose le premier ministre en matière de fiscalité est totalement insuffisant », a affirmé Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, mardi, sur TF1. « Le budget présenté n’est pas le nôtre, et nous nous battrons au Parlement pour y inscrire la justice sociale et fiscale », a-t-il ajouté.