Il était près de 21 h 30, samedi 13 juillet, à Espinasse-Vozelle (Allier), quand un homme de 57 ans a ouvert le feu sur ses voisins et tué trois personnes. Il se serait ensuite suicidé, selon la version privilégiée dimanche par les enquêteurs.
Dans cette commune résidentielle d’un millier d’habitants dans la banlieue ouest de Vichy, un jeune homme fêtait ses 20 ans, sa famille et ses amis réunis autour de lui dans une maison isolée au bout d’un chemin. Selon Michel Marien, maire (sans étiquette) de la commune, l’auteur présumé des faits résidait quatre cents mètres plus bas, au bord du même chemin et d’un ruisseau. Irrité par le passage d’une moto, il s’en est pris à sa jeune conductrice. Un groupe de participants à la fête, alerté par l’altercation, est venu discuter. L’ancien militaire a alors sorti son fusil pour tirer successivement sur les membres du groupe, selon les premiers éléments de l’enquête.
Le jeune homme qui fêtait son anniversaire, son père, âgé de 53 ans, son parrain, 54 ans, ont été abattus alors que tous, conscients du danger, tentaient de s’enfuir. Les trois corps ont été retrouvés au bord du chemin et dans les prés proches. Le tireur a blessé quatre autres personnes, considérées dimanche « en urgence relative », selon Eric Neveu, procureur de la République de Cusset (Allier). Puis, il a pointé son arme vers plusieurs automobiles circulant sur la route voisine avant de se diriger vers la maison où avait lieu l’anniversaire.
S’est-il subitement ravisé ? Il n’est pas entré dans le domicile où les convives, alertés par les cris et les coups de feu, comprenaient l’ampleur du drame et le danger. Il a été retrouvé mort sur le pas de la porte. Une cellule d’urgence médico-psychologique a été mise en place dans la salle polyvalente d’Espinasse-Vozelle pour accueillir quinze témoins de la fusillade.
« Un drame encore plus grave a sans doute été évité », confie Michel Marien. Pendant la fusillade, se déroulaient en effet à quelques centaines de mètres, au bourg, des festivités avec repas et feux d’artifice auxquels prenaient part plusieurs centaines de personnes, en cette veille de fête nationale. « Craignant que le tueur soit en cavale dans la nature après la fusillade, nous avons appelé au calme, décidé de poursuivre les festivités et retenu les participants jusqu’à ce que nous ayons la certitude qu’il soit hors d’état de nuire. Finalement, tout le monde s’est révélé compréhensif. »
Les enquêteurs tentaient, dimanche, de reconstituer la chronologie des faits tout en cherchant des informations sur la personnalité et le parcours de l’auteur présumé, a priori inconnu des services de police et de justice, à l’exception d’un défaut de pension alimentaire. Séparé de sa compagne depuis plusieurs années, il est décrit dans le village comme « solitaire et irascible ». Ancien militaire avec une carrière jalonnée de campagnes dans différents conflits du globe, il avait quitté l’armée il y a au moins une vingtaine d’années pour exercer une profession libérale, tout en conservant une passion pour les armes, même s’il n’était plus chasseur dans le village.