Malgré l’absence d’un nouveau gouvernement, les députés entament une semaine décisive. De l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale et la déclaration officielle des groupes (le 18 juillet), à l’installation du bureau (le 19 juillet), jusqu’à la composition des commissions permanentes (le 20 juillet), les élus de la 17e législature sont amenés à prendre les devants face à un chef de l’Etat enlisé et un premier ministre introuvable. Face à cette situation inédite, ils devront s’entendre pour faire fonctionner une Assemblée dépourvue de majorité.
Ces échéances vont fournir une première radiographie des rapports de force entre les blocs de gauche, de la coalition présidentielle, de la droite et de l’extrême droite. Mais aussi un aperçu sur la propension des groupes à se diviser ou, au contraire, à rester homogène, pour obtenir les postes les plus stratégiques du Palais-Bourbon. L’Assemblée devrait compter pas moins de onze groupes – un record. Une tectonique des plaques scrutée avec attention par Emmanuel Macron qui a déclaré, dès le 7 juillet, vouloir attendre la « structuration » de l’Assemblée pour nommer un premier ministre.
Selon les alliances formées dans l’Hémicycle à cette occasion, le chef de l’Etat, qui n’a pas la main sur la situation parlementaire, en vient encore à espérer que son camp puisse agréger derrière lui le soutien d’autres forces politiques, notamment sur le scrutin de la présidence de l’Assemblée. « Comme on le ferait dans le cadre d’une coalition, est-ce que la droite de gouvernement et des sociaux-démocrates souhaitent que Yaël Braun-Pivet puisse l’emporter au troisième tour ? », a appuyé, vendredi, l’élue Renaissance des Yvelines Aurore Bergé.
En campagne pour sa réélection au perchoir, Mme Braun-Pivet tente d’obtenir le soutien de la droite pour parvenir à se faire élire au cours d’un scrutin qui comporte trois tours, les deux premiers nécessitant la majorité absolue et le troisième, la majorité relative. La candidature de Mme Braun-Pivet doit être débattue lors d’une réunion du groupe Renaissance, prévue lundi, autour de Gabriel Attal. Loin de faire l’unanimité sur son nom, Yaël Braun-Pivet se retrouve dans la tourmente depuis la parution d’un article du Figaro évoquant une « entente tacite » avec les élus du Rassemblement national (RN) pour se faire réélire. Une information démentie samedi par l’entourage de l’intéressée, après les critiques acerbes de la gauche.
Face à l’ex-présidente du Palais-Bourbon, d’autres candidatures sont évoquées pour le poste de quatrième personnage de l’Etat, à l’instar du député centriste de la Marne Charles de Courson, élu sans discontinuer depuis 1993, les vice-présidents sortants Naïma Moutchou (Horizons) et Sébastien Chenu (RN) ou encore Annie Genevard (ex-Les Républicains).