« C’est une histoire que je raconte, oui, mais une histoire dessinée pour être constamment en mouvement. » Pendant cinq jours, à l’invitation de Miu Miu, Helen Marten investit le palais d’Iéna, à Paris, avec une proposition hors norme, qui mêle performances, sculptures et vidéos. La plasticienne et vidéaste britannique l’a intitulée 30 Blizzards, en écho à ces 30 présences, chanteurs de jazz ou d’opéra, acteurs et danseurs, qu’elle invite à traverser, en un souffle, le vaste hall aux colonnes de béton construit par Auguste Perret. « Spectaculairement beau, ce palais occupe un étrange espace entre absolu formalisme et brutalisme. Sa dramaturgie quasi cinématographique a été inspirante », confie la Londonienne.
Aux yeux de la lauréate 2016 du Turner Prize (décerné chaque année à un artiste contemporain qui réside, travaille ou est né au Royaume-Uni), dont les installations sont exposées à travers le monde, c’est son projet « le plus singulier, certainement ». Pour la première fois, elle s’y engage dans la performance. Quinze jours avant les répétitions, elle nous en dévoile quelques détails, dans une langue à la fois abstraite et chargée d’émotions.