L’« Exposition générale » inaugurale mérite son nom, qui rappelle les présentations qui se tenaient en ces lieux au temps où ils étaient occupés par les Grands Magasins du Louvre. Les Grands Magasins vendaient des milliers d’articles, de type, d’usage et de valeur disparates. Il y a ici une centaine d’artistes, collectifs compris. Mais il est moins aisé de disposer des œuvres d’art, toutes différentes et singulières, que des biens de consommation. Pour les deux commissaires, Grazia Quaroni et Béatrice Grenier, la tâche était immense et difficile.
Immense, comme la place disponible et le nombre d’œuvres. Difficile, en raison des caractéristiques spatiales et visuelles des espaces conçus par Jean Nouvel, où le noir l’emporte trop souvent et dans lesquels les différences de niveaux contraignent à un parcours tout sauf linéaire, qui fait courir le risque de manquer des salles et des recoins. A quoi s’ajoutait la nécessité de jouer avec les vitrines ouvertes sur la rue de Rivoli et la rue Saint-Honoré et d’y placer des pièces jugées attirantes.
Il a donc fallu s’adapter à ces contraintes, que les deux commissaires n’ont, pour certaines, découvertes qu’à mesure que les travaux avançaient. En dépit de leurs efforts pour ranger les œuvres en quatre parties thématiques, l’« Exposition générale » tient principalement du labyrinthe à surprises, ce qui n’est pas un défaut mais exige des visiteurs une attention soutenue et quelques repères en matière de création artistique actuelle.