Le texte est encore à l’état de brouillon, mais il pourrait déboucher sur un vote décisif dans un conflit territorial qui empoisonne la géopolitique du Maghreb, héritage non soldé de la colonisation. Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) doit statuer, jeudi 30 octobre, sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
La région désertique, grande comme trois fois l’Autriche, est revendiquée par le Maroc et par le Front Polisario, le mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par l’Algérie. Au-delà des modalités du mandat de la mission onusienne, dont la durée est habituellement prolongée chaque année sans effusion particulière, l’enjeu porte cette année sur la possible clarification statutaire du territoire, dans un sens favorable aux thèses marocaines. D’où l’âpreté de la passe d’armes diplomatique qui précède la réunion du Conseil.
Le projet de résolution a été remis, le 22 octobre, par les Etats-unis. Adopté dans ses grandes lignes, il ferait du plan marocain d’autonomie, proposé en 2007, une référence centrale, voire quasi exclusive, du règlement du conflit. Dans une version initiale, le texte, parrainé par l’administration de Donald Trump, présentait ce statut d’autonomie « au sein de l’Etat marocain » comme « la solution la plus réalisable », utilisant même, à une reprise, une formule plus restrictive encore : « la base » de discussion – sous-entendu la seule.