Les Alpes françaises connaissent un coup de chaud, qui n’est pas seulement préjudiciable au manteau neigeux sur les massifs. La direction du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) d’hiver 2030 a également fondu depuis la démission de sa directrice des opérations, Anne Murac, cinq mois après son arrivée. Le Cojop a officialisé, mardi 9 décembre, le départ de sa responsable stratégique, alors que les mauvaises nouvelles s’accumulent depuis la visite des sites, début décembre, par la délégation du Comité international olympique.
« La directrice des opérations du Cojop Alpes françaises 2030, Anne Murac, a annoncé ce mardi 9 décembre sa volonté de quitter le comité d’organisation (…), après en avoir informé le président Edgar Grospiron », énonce le communiqué du Cojop.
Si les raisons de ce départ ne sont pas communiquées, le Cojop dit « respecter » la décision d’Anne Murac et « salue le travail accompli » – elle a « activement contribué à la mise en place des premiers jalons-clés pour la planification, la coordination sur le terrain et la préparation des futurs sites ». Le comité précise qu’« un processus de recrutement sera lancé dans les meilleurs délais » pour la remplacer.
Anne Murac faisait déjà partie de l’organigramme des Jeux de Paris 2024, en tant que responsable du « cluster » d’Ile-de-France. Sa nomination comme directrice des opérations au sein du Cojop 2030 avait été annoncée en juillet. Elle supervisait notamment la carte des sites entre les quatre grands pôles de compétition – Savoie, Haute-Savoie, Nice et Briançonnais –, encore en cours de finalisation.
Le Parisien, qui avait annoncé mardi matin le départ d’Anne Murac, a évoqué « de graves désaccords au sein de la gouvernance ». Plusieurs inconnues demeurent pour la future carte des sites, présentée jusqu’alors comme un « schéma préférentiel » : la réintégration définitive de Val d’Isère dans le projet pour accueillir les épreuves techniques de ski alpin ; la localisation – en Italie ou aux Pays-Bas – de l’anneau de vitesse, sans oublier le choix des sports additionnels (trail, escalade sur glace, gravel, etc.) qui intégreront la programmation olympique ou encore la localisation des épreuves paralympiques, qui devraient se tenir sur deux sites et non quatre.
Ce départ s’ajoute à d’autres problèmes auxquels les organisateurs des Jeux 2030 font face : la semaine dernière, le conseil départemental de Savoie a annoncé « suspendre jusqu’à nouvel ordre sa participation » aux réunions de préparation des JO, refusant notamment d’être « une variable d’ajustement budgétaire ». Hervé Gaymard, président (Les Républicains) du conseil départemental, a également déploré que la Savoie n’ait « pas été consultée (…) sur la carte des sites, dont la première mouture officielle n’est pas satisfaisante ».
Des procédures sont également en cours pour dénoncer l’absence « de participation du public au processus décisionnel » – avant la candidature comme depuis l’attribution des Jeux – devant un organisme onusien à Genève ainsi que devant plusieurs tribunaux administratifs français. Le climat tempétueux qui agite le Cojop n’est pas de nature à rassurer alors que le projet de loi olympique doit être examiné par les députés à partir du 15 décembre.