Bien qu’encore très maîtrisées, les démonstrations de force montent d’un cran, un mois après l’ouverture d’une crise diplomatique entre la Chine et le Japon. Depuis que la nouvelle première ministre japonaise, Sanae Takaichi, a déclaré, le 7 novembre, en réponse à la question d’un élu de l’opposition, qu’une attaque sur Taïwan « représenterait une menace existentielle pour le Japon », Pékin ne cesse de hausser le ton. Les propos de Mme Takaichi signifient en effet que l’archipel envisagerait d’intervenir militairement en cas d’attaque ou de blocus chinois contre Taïwan, en appui d’une éventuelle intervention américaine.
La crise a pris une nouvelle dimension samedi 7 décembre lorsque des chasseurs J-15 du porte-avions chinois Liaoning ont verrouillé à deux reprises leurs radars sur des avions japonais, une posture menaçante. Le porte-avions, l’un des trois dont dispose la Chine, a récemment franchi un détroit au sud de l’île d’Okinawa et mène des entraînements dans le Pacifique, dans un contexte diplomatique délétère. Les avions japonais avaient décollé en urgence d’Okinawa, sur fond d’accusations mutuelles de provocations.