Malala Yousafzai, militante pakistanaise : « Le vrai courage, c’est de continuer d’agir... surtout si on a peur »

Rescapée d’un attentat taliban en 2012 et Prix Nobel de la paix en 2014, à 17 ans seulement, la Pakistanaise Malala Yousafzai est devenue un symbole de la lutte pour l’éducation des filles. Réfugiée au Royaume-Uni et diplômée d’Oxford, elle a publié en octobre Trouver ma voie (Calmann-Lévy, 360 pages, 22,90 euros), un livre intime, très touchant, dans lequel elle raconte ce qu’il lui en a coûté de devenir une icône internationale si jeune, et la périlleuse aventure de construire sa propre identité. Entretien exclusif, lors d’un passage éclair à Paris.

… Si je n’avais pas décidé, à 11 ans, de revendiquer publiquement mon droit à l’éducation et de devenir activiste.

Bien sûr ! En 2007, les talibans étaient descendus des montagnes pour prendre le contrôle de notre ville, située dans la vallée de Swat, dans le nord du Pakistan. En peu de temps, ils ont bombardé des hôpitaux et des hôtels, exécuté dans la rue des musiciens, des enseignants, des policiers. Ils ont interdit tous les divertissements, imposé la barbe aux hommes, interdit aux femmes de quitter leur foyer sous peine d’être tuées ou aspergées d’acide. Et ils ont annoncé que les filles n’auraient plus le droit d’aller à l’école. Ça m’a glacée d’effroi. Je voyais très bien ce que devenaient les femmes non éduquées dans ma communauté : on les mariait très jeunes, elles avaient plusieurs enfants avant 20 ans et elles vivaient cloîtrées dans la maison de leur mari, privées de carrière, de revenus, de rêves. L’idée m’était insupportable.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario