Instax ou Polaroid : les meilleurs appareils photo instantanés

Instax ou Polaroid : les meilleurs appareils photo instantanés

Mise à jour en avril 2024 : l’Instax Mini 12 demeure notre appareil instané préféré. Nous avons testé l’Instax Mini 99 sorti récemment : il ne détrône pas nos favoris mais rejoint notre sélection de seconds choix intéressants.

Ces produits sont sélectionnés et testés de manière indépendante par des journalistes expérimentés. Le Monde touche une rémunération lorsqu’un lecteur procède à leur achat en ligne. En savoir plus.

Après cinquante heures de recherches et de tests d’appareils aux standards Polaroid et Instax, le meilleur modèle est selon nous le Fujifilm Instax Mini 12. Il produit des images correctes avec une facilité déconcertante. L’absence quasi-totale de réglages en fait le produit ludique par excellence, parfait pour ceux qui ne veulent pas s’embarrasser de considérations techniques. Son coût d’utilisation plus faible que celui d’autres appareils (80 centimes par photo plus une paire de piles toutes les cent photos) en fait un cadeau idéal. On peut même l’envisager pour un enfant.

Ludique, coloré, extrêmement simple, l’Instax Mini 12 a une vertu souvent sous-estimée : il ne laisse pas ses utilisateurs commettre de grosse erreur. Le seul réglage (mode normal ou rapproché) est limpide. Le déclenchement systématique du flash limite les contre-jours accidentels et permet de photographier facilement en intérieur. Son boîtier s’adapte aux mains de toutes les tailles, et il est extrêmement abordable à l’achat comme à l’utilisation (environ 80 centimes par photo). Ses clichés au format carte de crédit peuvent se glisser dans tous les portefeuilles et servir de marque-pages dans les livres : c’est l’appareil parfait pour garder une image de vos proches sur vous. Il existe naturellement des modèles plus avancés comme le Mini 90, mais ils sont moins intuitifs et moins ludiques dans les réunions entre amis.

Le Square SQ1 est plus imposant que le Mini 12 mais c’est pour la bonne cause : il crée des photos plus larges. Avec leur format carré, elles reprennent l’allure des clichés Polaroid d’antan. Le SQ1 est tout aussi simple à utiliser que le Mini 12 et à peine plus cher à l’emploi (95 centimes par vue). Le nouveau boîtier a une allure plus sympathique que notre ancien favori, le SQ6. Mais nous recommandons toujours ce dernier pour les utilisateurs qui souhaitent aller au-delà des réglages « tout automatique ».

Pour faire des photos plus grandes et s’aventurer sur de nouvelles pistes, le Lomo Instant Wide nous a séduits. Il est fourni avec une série d’accessoires : un objectif ultra grand angle, une bonnette macro, une télécommande, un masque pour combiner plusieurs clichés sur un seul tirage… Plus volumineux que nos autres recommandations, il est aussi plus compliqué à prendre en main. Mais il prolonge l’amusement en ouvrant de larges possibilités créatives.

J’ai eu mon premier compact 35 mm à l’âge de huit ans. A 12 ans, j’empruntais le moyen-format argentique de mon père, un Yashica Mat 124G. J’ai acheté mon premier appareil numérique en 2003, un Canon A70, l’un des rares compacts de l’époque dotés de réglages manuels. Passionné de technologies, j’ai testé à titre professionnel des dizaines d’appareils photo et d’autres outils photographiques, et j’ai écrit de nombreux articles pratiques, d’actualité ou de vulgarisation pour Les Numériques, Le Monde de la Photo et Chasseur d’images. Également traducteur, j’ai adapté en français une vingtaine de livres sur la photographie aux éditions Eyrolles, aussi bien des mémoires de grands photographes que des ouvrages pratiques et didactiques.

Pour réaliser ce guide, j’ai demandé leur avis à de nombreux utilisateurs d’appareils instantanés, de toutes marques, de toutes époques, et à tous les prix. J’ai également fait tester plusieurs modèles Polaroid, Instax et Lomo à des néophytes complets ainsi qu’à des photographes plus expérimentés. Leurs retours d’expérience a permis de croiser les opinions de profils très variés pour obtenir une vision globale des besoins des utilisateurs.

Pour obtenir un cliché argentique classique, il faut capturer la photo puis la développer en laboratoire. En 1948, le fondateur de Polaroid, Edwin H. Land, parvient à intégrer ces deux étapes dans une seule opération. C’est la naissance de la photographie instantanée, qui permet aujourd’hui d’obtenir un tirage photographique en quelques minutes. L’image apparaît progressivement sur une feuille blanche fraîchement éjectée par l’appareil photo. On la devine dès la première minute, mais elle n’apparaît sous sa forme définitive qu’au bout de cinq minutes. Il y a quelque chose d’un peu magique à voir les contours de l’image se former et ses couleurs se révéler.

Le cliché apparaît évidemment moins rapidement qu’avec un appareil photo numérique, et il est plus difficile de le partager sur les réseaux sociaux. Mais le tirage est unique : il n’existe qu’un seul exemplaire, impossible à reproduire à l’identique, et ce petit morceau de papier photo impressionné aux couleurs si particulières conserve aujourd’hui un charme incomparable. Il immortalise sur papier la mémoire d’instants précieux, créant un tirage qu’on peut déposer sur un bureau ou une étagère. On le croisera sans doute du regard plus souvent que les clichés stockés dans son smartphone.

La simplicité d’utilisation, le plaisir de créer et d’offrir un objet unique, la fascination de l’apparition de l’image rendent les appareils instantanés extrêmement ludiques. Ils sont particulièrement à leur place lors des soirées, des mariages, des anniversaires. On peut par exemple poser un appareil instantané sur la table à côté du gâteau et laisser les personnes présentes jouer avec. On peut aussi offrir un appareil instantané à un enfant pour qu’il découvre le plaisir de toucher des photos, de les étaler, de les découper.

Le « polaroid » est aussi un bon exercice pour un passionné de photographie biberonné au numérique et habitué à mitrailler sans compter. L’instantané impose, paradoxalement, de ralentir. Impossible de jeter un œil sur l’écran pour voir si la photo est réussie et améliorer la composition. Il faut plusieurs minutes pour voir le résultat, ce qui fait redécouvrir les vertus de la réflexion avant le déclenchement, d’autant que chaque prise de vue coûte près d’un euro. Cet apprentissage peut aider à devenir un meilleur photographe.

Pour autant, les appareils instantanés ne sont pas réservés au grand public. Pour un photographe professionnel, ils peuvent être un véritable outil de travail. Le photoreporter Adrian Branco s’en est servi lors de reportages en Afghanistan et en Syrie. Selon lui, cela permet de changer le regard des habitants locaux, et celui des soldats : « D’habitude, les photographes ne font que prendre. Avec l’Instax, on devient un photographe qui donne. Je les prends en photo, je leur offre l’image, ils en gardent quelque chose de tangible. Ça permet d’établir le contact. En Afghanistan, j’étais dans un VAB (véhicule de l’avant blindé) avec un soldat français, il était très distant, mais quand je l’ai pris en photo et que je lui ai donné son tirage il s’est exclamé : ‘Super, je peux l’envoyer à ma mère !’ et par la suite il me saluait quand on se croisait dans le camp. »

Beaucoup d’usages professionnels des appareils instantanés sont toutefois tombés en désuétude. Le numérique a remplacé le « pola » pour les photos judiciaires et scientifiques, les clichés d’identité et les vues-tests, qui permettaient à un photographe de vérifier son éclairage et ses paramètres avant de réaliser une séance de studio. Si bien qu’aujourd’hui, les fabricants ciblent essentiellement le grand public.

Demeurent seulement deux fabricants de supports photo instantanés, Fujifilm et Polaroid, qui proposent tous deux une gamme d’appareils. Les marques d’appareils concurrentes comme Lomography et Mint Cameras utilisent leurs films.

Fujifilm propose trois tailles de films : les Mini (image de 46×62 mm), Square (carré de 62 mm) et Wide (62×99 mm). Polaroid produit traditionnellement des clichés carrés de 79 mm de côté. C’est sa signature depuis cinquante ans, reprise sur les recharges modernes i-Type. La marque a récemment lancé le format Go (carré de 46 mm), moins coûteux à l’unité.

Le choix entre les films Fujifilm et Polaroid dépend de plusieurs critères. Les photographes que nous avons interrogés sont unanimes : Fujifilm simplifie la vie de l’utilisateur. Le rendu des images est stable dans toutes les situations, avec des couleurs assez naturelles et flatteuses.

Les émulsions Polaroid sont plus sensibles à l’environnement. Selon Fred Johnsson, qui utilise des films i-Type, SX-70 et Instax, « Les films i-Type ont un rendu des couleurs instable selon les conditions de stockage et la température d’utilisation. Lorsque les couleurs ne conviennent pas, j’utilise du film noir et blanc. » Utilisatrice d’i-Type, Veermeles précise : « Si vous photographiez entre 13 °C et 28 °C, il n’y a pas de grosse dominante colorée, (mais) les photos hivernales seront toujours un peu bleues et la chaleur de l’été leur donne des teintes rouges et violettes. »

Cette instabilité des films Polaroid a son charme, permettant diverses manipulations artistiques. Il est possible de modifier le rendu d’un même cliché en jouant sur la température du film, en l’exposant à la lumière durant le développement, ou en séparant les couches du tirage pour faire des collages. Fred Johnsson considère que les Instax réduisent la marge créative et que les photographes qui ont une âme artistique ou expérimentale devraient plutôt utiliser des Polaroid.

Le prix des supports instantanés est très variable, mais globalement, les prix des films Polaroid sont nettement plus élevés. Les packs de Fujifilm comptent 10 photos, tandis que ceux de Polaroid se limitent à 8. Acheter en gros peut faire baisser drastiquement le coût de chaque tirage, mais attention à ne pas stocker inutilement : les fabricants conseillent d’utiliser ces produits dans l’année suivant leur fabrication. Nous avons relevé les tarifs à l’unité et par lots sur les boutiques de Fujifilm et Polaroid en mai 2023. Notez qu’il existe aussi des séries limitées avec des couleurs ou des décorations de papier spécifiques, qui peuvent être plus chères que le papier blanc de base.

Nous avons étudié tous les appareils fabriqués par Fujifilm et Polaroid, ainsi que d’autres modèles compatibles avec leurs films. En nous basant sur les critères suivants, nous avons ensuite réduit notre sélection à 9 modèles que nous avons testés de façon extensive :

Notre sélection ne comporte qu’un seul appareil instantané numérique (voir la partie Que valent les appareils photos numériques ?). Elle ne comporte aucun modèle argentique employant exclusivement des packs Polaroid SX-70 ou 600. Ceux-ci intègrent non seulement le film instantané mais aussi une pile destinée à alimenter l’appareil. Dans les années 1970, cela semblait un moyen astucieux d’éviter toute panne de batterie. Mais aujourd’hui, c’est un désastre écologique, ces packs étant presque impossibles à recycler efficacement. Nous n’avons donc retenu que les nouveaux Polaroid, dont les packs i-Type, sans pile, ne posent pas ce problème.

Notons que sur un plan écologique, Fujifilm fait un peu mieux : ses cartouches sont entièrement en plastique. Chez Polaroid, le pack intègre toujours un ressort métallique qui complique la gestion des déchets. Nous avons également laissé de côté les modèles 20×25 cm (chambres photographiques grand format). Ces outils spécialisés sortent totalement du champ de la photo grand public.

Les clichés des huit appareils retenus ont d’abord été comparés dans des conditions météo variées à différents moments de la journée, du petit matin au coucher du soleil, ainsi que la nuit. Nous avons réalisé des séries d’images similaires afin de comparer le rendu des photos en intérieur comme en extérieur. Nous avons aussi étudié la prise en main, l’ergonomie et la facilité d’utilisation des diverses fonctions.

Nous avons profité de soirées et de réunions d’associations pour confier ces appareils à des personnes d’horizons divers, photographes expérimentés ou non, de 12 à 73 ans. Nous avons noté leurs réactions, les modèles vers lesquels ils se dirigeaient spontanément, l’utilisation qu’ils en faisaient et les éventuelles erreurs de manipulation. Nous leur avons également demandé leur opinion sur ces appareils, la qualité d’image et les formats de papier.

Nous avons enfin demandé à un néophyte de trier une trentaine d’images en deux tas : celles qu’il trouvait ratées et celles qu’il trouvait correctes ou bonnes. Les clichés avaient été pris dans l’heure précédente par des utilisateurs de tous niveaux, en intérieur comme en extérieur, sur des films couleur ou noir et blanc. Le résultat fut sans appel : sur dix photos Polaroid, il n’en retenait que deux, tandis qu’il conservait quinze des vingt et une vues Fujifilm (prises par des Instax et un Lomo). Les problèmes de mise au point, notamment avec les appareils au format Instax Wide, n’ont pas suffi à racheter ce qu’il percevait comme des couleurs plus rouges et une luminosité trop variable sur les Polaroid.

L’Instax Mini 12 est l’héritier du tout premier Instax sorti en 1998, le Mini 10. Comme lui, il capture des photos verticales, et son objectif voit relativement « large » (équivalent 34 mm). Mais Fujifilm l’a retravaillé pour plus de simplicité : les commandes du Mini 12 sont réduites au strict minimum pour rendre presque impossible toute erreur de manipulation. Au premier contact, son allure de jouet en plastique plaît ou déplaît. Ce design est souvent apprécié des plus jeunes (surtout dans les versions colorées), un peu moins des adultes.

La prise en main est plutôt agréable. Le boîtier ne pèse que 300 grammes et la poignée s’adapte aux doigts de toutes les tailles. La mise en route est très simple. Le Mini 12 bénéficie d’une conception « fool proof » (littéralement, résistante aux idiots) : une bague unique, autour de l’objectif, se charge d’allumer l’appareil, de déployer son objectif et d’ouvrir les volets qui le protègent. Si vous avez réussi à l’allumer, vous êtes prêt à photographier.

La troisième position de cette bague fait passer en mode « rapproché » : la mise au point passe à une distance d’une quarantaine de centimètres. C’est parfait pour les petits objets comme les fleurs, mais aussi pour se photographier soi-même à bout de bras. Passer dans ce mode macro décale également le viseur pour réduire la parallaxe et permettre un cadrage plus précis, mais celui-ci reste approximatif. Comme la plupart des autres Instax, la face avant comporte un petit miroir pour donner une idée du cadrage des autoportraits.

La seule autre commande est le déclencheur, situé à l’avant de la poignée. Il est parfaitement placé sous l’index – ou sous le pouce pour les autoportraits. Le flash se déclenche à chaque prise de vue, il est impossible de le désactiver. Sa puissance est assez bien dosée malgré une légère tendance à surexposer les visages proches en intérieur. En extérieur, le flash se déclenche également toujours, ce qui est utile pour éclaircir les contre-jours par exemple, mais s’avère le plus souvent superflu. Fujifilm a préféré produire des éclairs inutiles plutôt que rajouter une commande pour le désactiver. Ce choix est opportun : sur un autre appareil de la gamme Instax, le Mini 90, on peut couper le flash. Durant nos tests, plusieurs néophytes l’ont coupé pour épargner leurs yeux, puis se sont plaints des images trop sombres en intérieur.

Le format d’image Mini (46x62mm) est le plus abordable de la gamme Instax : le coût à la photo peut descendre à 80 centimes en couleur (le papier noir et blanc est un peu plus cher). Cela participe à faire du Mini 12 un beau cadeau pour un enfant. Selon Laurent, dont la fille de 14 ans possède un Mini 11 depuis six mois, « le budget pellicules reste raisonnable, et ça a eu le bénéfice de lui apprendre à choisir ses sujets et à ne pas mitrailler n’importe comment comme avec un smartphone ». Pour un enfant plus jeune, un Instax peut être un moyen d’acquérir une première notion de budget à gérer : accordez-lui par exemple une ou deux cartouches par mois et laissez-le apprendre à épargner en vue d’événements importants.

À la première utilisation du Mini 12, on doit ôter le capot latéral pour y installer deux piles AA, et ouvrir le capot dorsal pour placer un pack de films Instax Mini (en plaçant le trait jaune en face du repère de l’appareil). Un jeu d’enfant, littéralement. Sitôt l’appareil chargé, le compteur de vues au dos indique « S » : le premier déclenchement éjecte le volet de protection, puis le compteur indiquera le nombre de vues restantes, de 10 à 0.

La simplicité de l’Instax Mini 12 est sa plus grande force, mais c’est aussi son talon d’Achille : vous ne maîtrisez que le cadrage et l’instant du déclenchement. Pour le reste, vous vous en remettez entièrement à ses automatismes. Si vous êtes familier avec la technique photographique, vous vous sentirez sans doute plus libre avec l’Instax Mini 90. Il dispose de plusieurs modes (paysage, portrait, macro, surimpressions, pose longue…) et permet de désactiver le flash. Il est aussi plus facile à utiliser à l’horizontale grâce à son second déclencheur.

Comme sur tous les appareils instantanés grand public, le viseur est très approximatif, malgré l’ajout de la correction de la parallaxe en macro. Inutile de peaufiner votre cadrage avec précision : la photo sera toujours légèrement décalée. Le miroir destiné à réaliser des autoportraits peut, dans certaines configurations, renvoyer le soleil et faire apparaître une tache lumineuse sur le sujet, voire l’éblouir. Surveillez donc l’éclairage, surtout à contre-jour ! Ce problème est évidemment présent sur tous les concurrents équipés d’un miroir à « selfies ».

Le Mini 12 est alimenté par des piles AA. Universel et peu coûteux, mais certains préféreraient une petite batterie rechargeable en USB, comme sur le concurrent Polaroid Go.

Si la simplicité basique et efficace du Mini 12 vous tente, mais que le format Mini des tirages est un peu étroit à votre goût, pensez au Fujifilm Instax Square SQ1. Il reprend la logique 100 % automatique de son petit frère mais produit des photos plus larges. Leur format carré renoue avec l’originalité du « style Pola » en profitant du tarif raisonnable des films plus abordables de « Fuji ». Ce format carré déstabilisera sans doute un peu certains utilisateurs. Il incite à composer l’image différemment, et peut donner des portraits très équilibrés et élégants.

Logiquement, le papier plus grand impose un plus gros objectif et un mécanisme d’éjection plus large. Fujifilm a donc produit un boîtier plus imposant. Les designers l’ont conçu comme un écho au format carré des photos : la largeur et la hauteur du SQ1 sont presque identiques. Son design moderne est amusant, il plaît beaucoup aux petits comme aux grands, au moins pour le modèle blanc crème que nous avons testé.

Moulé d’un bloc, le SQ1 dispose tout de même d’une poignée, dans laquelle vous devrez glisser deux piles CR2. Celles-ci sont plus chères et moins faciles à trouver que les AA qui alimentent le Mini 12, mais c’est la contrepartie pour des tirages plus grands : les moteurs qui font sortir les vues sont plus puissants.

Le mécanisme de déploiement de l’objectif est identique au Mini 12 : une bague rotative avec trois positions clairement indiquées. Off, l’appareil est éteint. En faisant tourner la bague vers On, l’appareil s’allume et l’objectif s’ouvre en position normale. En poursuivant jusqu’à la position Selfie, l’objectif s’allonge légèrement pour adapter la mise au point aux autoportraits. Tout est accessible d’un seul geste, clairement indiqué et parfaitement intuitif.

Parmi notre panel, un utilisateur a été gêné par la position du déclencheur qu’il lui est arrivé d’enfoncer accidentellement. Mais son placement sur la poignée rend la commande facile à utiliser, aussi bien de l’index pour des clichés normaux que du pouce pour les selfies. Notez à ce sujet que le format carré se prête particulièrement bien aux autoportraits à plusieurs : deux personnes côte à côte peuvent très facilement occuper chacune une moitié de l’image. Intéressant pour les soirées !

S’il partage la simplicité du Mini 11, le SQ1 en reprend logiquement les faiblesses. Il n’est pas possible de désactiver le flash, de modifier l’exposition, etc. Si cela vous importe, optez pour le SQ6, notre précédent modèle favori. Plus haut de gamme, il permet de couper le flash et dispose d’un retardateur, d’un correcteur d’exposition et de différents modes dédiés au portrait, à la macro, au paysage… En revanche, sa façade plate rend la prise en main moins confortable et ses commandes supplémentaires augmentent le risque d’erreur de manipulation si vous laissez tout un chacun jouer avec.

Pour des photos encore plus grandes, nous conseillons le Lomo Instant Wide. Notez que nous changeons ici de public. En effet, les appareils utilisant ce format sont vraiment imposants : ils approchent les 20 cm de largeur et pèsent autant qu’un reflex numérique. Contrairement aux Mini et Square, il n’est donc guère envisageable de les laisser sur une table en soirée pour que les fêtards prennent des clichés d’ambiance amusants. Les Wide s’adressent plus volontiers à des utilisateurs créatifs qui pourront prendre le temps d’apprendre à les utiliser.

Le Lomo Instant Wide est l’appareil qui correspond le mieux à cet esprit. Il dispose naturellement d’un mode automatique, mais permet aussi de superposer plusieurs images afin de créer des effets variés. Le mode pose B permet de réaliser des expositions longues, jusqu’à 10 secondes, pour s’essayer au light painting par exemple. Lomo propose en outre une gamme de compléments qui permettent d’obtenir des résultats inventifs.

Le pack que nous recommandons comporte plusieurs accessoires : des filtres colorés permettant de changer la couleur du flash, et plusieurs compléments optiques. Le premier transforme l’objectif en ultra grand angle, équivalent à 21 mm sur un appareil 24×36 mm. Il permet par exemple de capturer des paysages en couvrant une zone élargie.

Le second est une bonnette macro qui permet de photographier à 10 cm de distance. Attention, il s’agit concrètement de faire de la macrophotographie avec un moyen format : la profondeur de champ est très réduite et la mise au point est cruciale. Mieux vaut travailler sur des natures mortes, en mesurant la distance à l’aide d’un mètre de couturière, et laisser la macro de sujets vivants aux appareils numériques.

Le dernier est un obturateur réglable baptisé « Splitzer » par la marque. Il permet de masquer une partie de l’image et s’utilise idéalement avec le mode surimpression : vous pouvez exposer une moitié de la photo, retourner le Splitzer, puis faire la deuxième moitié avant d’éjecter le cliché composite. L’ouverture de l’obturateur se règle de 60 à 180°, permettant de diviser le champ photographié en deux à six zones.

Les amateurs éclairés apprécieront le verrouillage au 1/30 s destiné à la photo en studio avec des flashs, connectés sur la prise synchro. L’Instant Wide permet également de superposer plusieurs images afin de créer des effets variés. Mieux encore : son bouchon d’objectif intègre une télécommande, permettant aussi bien de lancer une simple prise de vue que de gérer une pose longue en mode B. Un véritable bonus pour ceux qui souhaitent pouvoir photographier sans tenir l’appareil en main !

En contrepartie de ces possibilités, l’Instant Wide est un peu plus complexe à utiliser. Il dispose en particulier d’une véritable bague de mise au point. Certes, Lomography a placé trois repères de base (infini pour les paysages, 1 à 2 m pour les portraits, 60 cm pour les autoportraits), mais l’utilisation est moins intuitive que les systèmes à deux positions clairement identifiées de Fujifilm. Notez que l’appareil est accompagné d’un véritable mode d’emploi d’une quinzaine de pages, afin de comprendre ses différentes fonctions et ses réglages.

Le design rétro du Lomo Instant Wide, façon chambre à l’ancienne, plaît plus aux seniors qu’aux jeunes. Sa construction est moins rassurante que celle des Instax ; le déclencheur, en particulier, qui est placé sur une saillie en plastique en façade, semble très exposé. Cependant, l’appareil a supporté sans broncher deux semaines de ballottage intense dans notre sac à dos. Parmi les appareils instantanés actuels, c’est celui qui révélera le mieux votre créativité, à la fois par ses fonctions intégrées et ses accessoires.

Ces modèles-là fonctionnent de façon radicalement différente : ils intègrent un capteur photo numérique couplé à une mini-imprimante. La plupart des modèles reposent sur le système Zink, un papier spécial qui change de teinte par chauffage pour faire apparaître une image. Nous avons testé de telles imprimantes par le passé et notre conclusion est que le papier Zink ne permet pas d’obtenir une qualité d’image comparable à celle d’un vrai papier photographique.

Nous n’avons donc testé qu’un appareil instantané numérique, le Fujifilm SQ20, qu’on pourrait d’ailleurs qualifier d’hybride. Comme ses concurrents, il capture les images en numérique, mais par un procédé original, il les imprime sur des feuilles de film instantané, en l’occurrence des Instax Square. Le rendu des tirages est ainsi similaire à celui d’un véritable appareil argentique. Le principal atout du SQ20 est qu’il permet de supprimer une vue ratée, économisant le coût d’une impression. Au passage, il ôte un peu de magie à la capture des photos, qui n’est plus tout à fait instantanée.

Mais son principal inconvénient tient à l’appareil photo numérique intégré. La définition des fichiers est faible (1 920×1 920 pixels) et leur qualité, assez mauvaise. On peut difficilement envisager ne serait-ce qu’un partage de photos sur un réseau social. Vous aurez de meilleurs résultats en photographiant les tirages d’un véritable appareil instantané (comme le SQ1) avec un bon smartphone.

Le même constat s’impose pour l’Instax Mini Evo : avec son capteur CMOS de 1/5 « et seulement 5 MP, il ne peut rivaliser avec un smartphone de milieu de gamme. Si vous souhaitez faire des tirages Instax Mini tout en disposant de fichier numériques, mieux vaut donc offrir une imprimante instantanée comme la Mini Link 2 à votre téléphone.

Nous avons également testé ou étudié de nombreux autres appareils, à commencer par nos anciennes recommandations.

• Le Fujifilm Instax Mini 11 est notre ancien modèle favori. Très proche du Mini 12, il s’en distingue principalement par son système d’allumage et de mise au point. Au lieu d’une grosse bague off/on/close-up (macro ou selfie), il utilise un bouton-poussoir qui fait surgir l’objectif pour l’allumage, et il faut tirer manuellement l’objectif pour passer en mode « Selfie ». De ce fait, l’appareil est un peu moins intuitif que le Mini 12. Ceci étant, il reste une excellente alternative, proposée une dizaine d’euros moins cher.

• Le Fujifilm Instax Square SQ6 est notre ancien favori. Il ressemble beaucoup au nouveau SQ1, mais il propose plus de réglages. Si vous trouvez frustrant le fonctionnement « tout automatique » du SQ1 et cherchez des fonctions supplémentaires, prenez le SQ6.

• Autre alternative au SQ1, le récent SQ40 propose un design rétro plus élégant. Mais il est lui aussi plus cher, sans pour autant apporter de réelles améliorations. Le SQ1 reste donc notre favori, mais si vous n’aimez pas son design et préférez un gainage façon cuir, le SQ40 est fait pour vous.

• Le Fujifilm Instax Wide 300 est le seul modèle de la marque à utiliser les films Wide. Sa construction paraît moins soignée que le Lomo Instant Wide et le déploiement de l’objectif s’accompagne d’un grésillement peu flatteur. Cependant, selon le photoreporter Adrian Branco, « c’est un gros truc moche, mais il est plus solide qu’on le croirait : les plastiques sont robustes et encaissent bien, je n’ai jamais eu de problème sur le terrain, que ce soit en Syrie ou au Ladakh ». Au démarrage, il fait le point pour les portraits : il faut penser à faire passer la mise au point à l’infini pour les paysages et les autres sujets situés à plus de trois mètres. En général, nous pensons que les utilisateurs qui recherchent ce type d’appareil profiteront mieux du Lomo Instant Wide, plus coûteux mais plus avancé. Cependant, si vous recherchez juste une sorte de gros Mini 12 pour avoir des tirages plus grands, le Wide 300 est fait pour vous.

• Le Fujifilm Instax Mini 99 intéressera les utilisateurs avancés ou créatifs. Il corrige certains défauts ergonomiques du Mini 90, l’appareil qu’il remplace, en particulier l’interrupteur d’allumage. Il intègre aussi une molette d’exposition très pratique. En revanche, les indications de distance des trois positions de la mise au point (0,3-0,6 m, 0,6-3 m ou 3 m-?) sont placées sous l’appareil, et donc invisibles en orientation horizontale. Autre petit défaut : les molettes de réglages tournent très facilement, au point que l’appareil sort souvent du sac avec une exposition décalée ou un effet de couleur inattendu.

C’est la grande nouveauté de l’Instax Mini 99 comparativement au Mini 90 : il dispose de diodes qui éclairent la pellicule pour créer des dominantes de couleurs. Cela peut sembler inutile, mais cette fonction a été un véritable succès auprès des adolescents de notre panel, habitués à utiliser des filtres sur leurs smartphones. Les modes qualifiés de « dorés » par le panel (baptisés « sépia » et « ton chaud » par Fujifilm) se sont avérés particulièrement populaires. En revanche, la molette de sélection, avec ses six abréviations incompréhensibles, rend presque impossible de retenir quel mode donne quelles teintes. Des pastilles de couleurs auraient été beaucoup plus adaptées.

• Pour ceux qui tiennent absolument à utiliser des films Polaroid, qui sont rappelons-le moins fiables et plus chers, mais dont les possibilités créatives sont supérieures, le Polaroid Now est le plus récent modèle au format traditionnel de la marque. Il est particulièrement simple d’emploi et abordable, et son design triangulaire fait mouche. Seul défaut technique : en l’absence de toute indication, trop d’utilisateurs attrapent le film de protection opaque en même temps que la photo éjectée. Polaroid devrait penser à y imprimer une mention du type « Ne pas arracher ». Ceci étant, les utilisateurs intéressés par le côté expérimental des Polaroid gagneraient aussi à étudier les modèles Lomography ou Mint. Ceux-ci dépassent le budget envisagé pour ce guide, mais ils offrent bien plus de latitude aux esprits créatifs.

Nous avons longtemps conseillé le Fujifilm Instax Mini 90 aux utilisateurs « experts » souhaitant aller au-delà du tout automatique Mini 12. Mais le nouveau Mini 99, à peine plus cher, offre une bien meilleure ergonomie et de nouvelles fonctions, dont des effets de couleurs très appréciés des adolescents créatifs.

Le Fujifilm Instax Mini 40 est techniquement identique à notre favori, mais il adopte un design rétro très réussi (comme le Mini 90). Selon nous, son allure plus élégante ne suffit pas à justifier les 20 € supplémentaires de son prix, mais s’il vous fait craquer, pourquoi pas !

Le Polaroid OneStep + est un cas unique : un appareil photo instantané connecté. Vous pouvez donc le contrôler depuis votre smartphone grâce à une connexion Bluetooth. Vous pouvez ainsi réaliser des réglages d’exposition manuels, déclencher à distance, etc. De quoi titiller votre esprit créatif ! Mais il faut toujours manipuler physiquement l’appareil pour basculer entre l’objectif standard et celui à portrait, et le coût des tirages i-Type reste élevé.

Le Polaroid Go plaît beaucoup, énormément même. Et le format miniature des tirages séduit également une partie des utilisateurs. Mais la qualité d’image est généralement décevante et le papier, malgré sa taille, est plus cher que celui des plus grands Instax.

Nous avons éliminé de notre sélection les modèles Mint Camera : les moins chers sont deux fois plus coûteux que le Lomo Instant Wide ! Néanmoins, c’est le fabricant à contacter si vous souhaitez retrouver le plaisir de la visée reflex (verticale comme un Rolleiflex ou à hauteur d’œil façon SX-70). Il propose des appareils pour les films Fuji et d’autres pour les Polaroid. Selon Fred Johnsson, « le Mint SLR670-X […] est une amélioration du SX-70 avec une électronique moderne et des réglages manuels ». Il le recommande aux artistes et le considère comme « excellent mais cher. »

Lomography propose plusieurs autres appareils instantanés utilisant les supports Fujifilm. Ils s’adressent principalement aux amateurs d’appareils rétro. Le Lomo Instant est très abordable et offre des fonctions plus avancées que l’Instax Mini 12, mais nous pensons que les utilisateurs de ce format préfèrent la simplicité d’utilisation et la compacité des Fujifilm. Le Lomo Instant Automat répond à ces besoins, mais il est sensiblement plus cher. Le Lomo Instant Square est un appareil à soufflet (ou « folding »), élégant mais bien plus complexe à utiliser. Le Diana Instant Square est amusant pour les bricoleurs, mais sa qualité d’image de base est inférieure à celle des Fujifilm, et il devient plus cher avec les objectifs de meilleure qualité.

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