Qui est vraiment Hugo Prevost, le député qui a battu le ministre Olivier Véran

Qui est vraiment Hugo Prevost, le député qui a battu le ministre Olivier Véran

A seulement 24 ans, Hugo Prevost a défait, dans son fief de Grenoble, l’ancien poids lourd macroniste Olivier Véran, redevenu médecin. Et dire qu’il est toujours étudiant et n’a pas encore tout à fait validé son master d’économie à la Sorbonne… Celui qui se dit passionné de « ­modélisation financière » est devenu, le 7 juillet, le député Nouveau Front populaire (NFP) de la 1re circonscription de l’Isère et l’un des benjamins de l’Assemblée nationale. Ce Grenoblois a obtenu au second tour 42,4 % des ­suffrages, devançant de près d’un ­millier de voix l’ex-ministre de la santé (40,2 %), loin devant le candidat Rassemblement national (RN), à 17,4 %.

La bataille a été rude contre Olivier Véran, élu depuis 2012 dans la circonscription de Rhône-Alpes et devenu, quand il était ministre de la santé, le visage de la lutte anti-Covid. La campagne a été marquée par le coup de poing reçu par un militant colleur d’affiches, soutien de Véran et par ailleurs élu à La Tronche, une commune limitrophe de Grenoble. D’après cet adjoint au maire, l’agresseur se serait revendiqué de La France insoumise (LFI). Une enquête est en cours. Hugo Prevost a clairement condamné l’agression. « La campagne a été dure, pleine d’invectives, mais nous sommes toujours restés sur le fond », assure-t-il. A l’arrivée,il a pu profiter de la dynamique nationale du NFP, qui s’est hissé en tête des élections : « Je ne me fais pas d’illusions, M. Véran a été battu car il paie le bilan économique d’Emmanuel Macron et ­l’explosion de la pauvreté. »

Ce fils d’un père cadre dans le bâtiment et d’une mère ingénieure de laboratoire au CNRS a grandi à Grenoble, dans une famille ancrée à gauche. L’héritage laissé par des arrière-grands-parents républicains espagnols, réfugiés en France pour fuir la dictature de Franco, l’a marqué. « Mon arrière-grand-père a participé au Frente popular (front populaire) anti-franquiste, un beau symbole alors que je deviens député du Nouveau Front populaire, se réjouit-il. J’aime l’idée que les militants de gauche continuent la lutte à travers les âges. »

Hugo Prevost n’a que 16 ans lorsqu’il s’engage contre la loi « travail » au sein de l’Union nationale lycéenne (UNL) à Grenoble, un syndicat étudiant de gauche, au sein duquel il milite pendant cinq ans. « J’ai aussi beaucoup bataillé contre Parcoursup et la privatisation de l’enseignement supérieur », raconte-t-il. Il a également été bénévole au sein du collectif grenoblois Génération précarité, qui organise des distributions de produits alimentaires et d’hygiène. À l’Assemblée, il compte, outre la revalorisation du smic à 1 600 euros net, pousser des mesures comme ­l’allocation d’autonomie pour les étudiants.

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