Actualité olympique et footballistique oblige, la littérature graphique foisonne de sorties autour du sport. La rédaction du Monde vous propose une sélection éclectique d’ouvrages, documentaires ou de fiction, à la découverte d’athlètes en tout genre.
On peut se demander après quoi courait Jesse Owens, quadruple champion aux Jeux olympiques de Berlin en 1936, provoquant la fureur d’Adolf Hitler. La vraie question est peut-être de se demander qui lui courait après. Car les Etats-Unis, pour lesquels le sportif noir a décroché l’or, sont ceux de tous les préjugés racistes, de la ségrégation et du Ku Klux Klan. Mais comment raconter cette histoire sans sombrer dans un récit linéaire et ennuyeux ?
Tout simplement en recourant aux talents d’un magicien. Gradimir Smudja excelle dans le rôle en prêtant sa plume et son pinceau à un chat facétieux, Essej Snewo, anagramme en miroir de Jesse Owens. L’animal conteur, qui mélange la grande histoire à la petite, le document à la fantaisie, dessine avec majesté une fresque tourmentée de l’Amérique. A.L.G.
Nous sommes en 2036, et l’archipel d’Arrecquero est l’objet de toutes les convoitises. Pendant qu’Américains et Chinois s’affrontent pour le contrôle du territoire, la jeune Fee court. C’est pieds nus et munie de son lecteur de cassette audio que l’intrépide adolescente foule le sol. Les Jeux mondiaux sont pour elle l’occasion de trouver sa place dans son lycée en participant à la fête du sport. Mais la trêve entre les nations est interrompue par la guerre. Fee doit alors se battre pour sa liberté…
Prévue en cinq tomes, Run to Heaven, signé du Français Toan, installe un récit riche et complexe dans un futur proche et un territoire de fiction dont le contexte géopolitique n’est toutefois pas très éloigné du nôtre. Le premier volume témoigne d’une grande maîtrise du rythme, tant du point de vue narratif que graphique. La promesse d’une série haletante à l’intrigue bondissante. Al. Du.
Le « pire » marathon de l’histoire des Jeux olympiques s’est très certainement déroulé à Paris, le 19 juillet 1900 dans les rues de la capitale. Départ en début d’après-midi sous un cagnard d’enfer (39 °C), signalisation minimaliste, absence de neutralisation du trafic urbain (voitures, tramways, calèches, animaux), non-inscription de l’épreuve au programme officiel… Remportée par Michel Théato, un natif du Luxembourg « courant pour la France » (lequel Luxembourg engagera un recours en justice, un siècle plus tard, pour contester la nationalité du vainqueur – sans succès), cette course folklorique figure au sommaire de cette petite anthologie d’histoires sportives aussi vraies qu’insolites.