En passant dans les allées du camping de Paris, où se succèdent vans, tentes et camping-cars, on ne peut pas les manquer. Piet Verdult et ses sept copains, jeunes retraités en short et claquettes, ne sont pas du genre discret : sur leur emplacement, ils ont garé leur bus, énorme spécimen à deux étages doté de huit couchettes à l’intérieur. Ils ont roulé depuis Bergen-op-Zoom, aux Pays-Bas, pour assister aux Jeux olympiques (JO) de Paris.
Une virée entre copains, tous cyclistes. Leurs femmes sont restées aux Pays-Bas. « Elles ne voulaient pas venir », disent-ils en riant. Sous leur auvent, ils ont sorti la table, les chaises pliantes, les packs de bières et l’écran plat, heureux comme des coqs en pâte. « On a déjà vu du rugby et on va aller assister à du beach-volley et au quart de finale de football. On paie notre emplacement 550 euros pour la semaine, à diviser en huit. On est super contents », détaille Piet, propriétaire de ce bus aménagé, qui a déjà emmené la bande à de multiples endroits.
Piet Verdult n’est pas le seul à avoir flairé le bon plan du camping de Paris. Peu connu, cet établissement du bois de Boulogne – techniquement dans le 16e arrondissement – affiche complet pendant toute la période des JO. Environ 2 000 personnes y dorment chaque soir, sur les 410 emplacements – dont 100 « en dur » (chalets, mobile-home…). Lorsque les réservations ont ouvert à l’automne 2023, « tout est parti en deux jours », explique Joanna Baur, directrice de l’établissement de huit hectares, gamme quatre-étoiles, géré depuis 2011 par la société Huttopia.
Si le camping a fait carton plein, c’est notamment parce que ses tarifs ont peu augmenté : 5 % en 2024, indique la directrice. Les emplacements sont à 45 euros la nuit pour deux personnes, et les chalets pour cinq personnes à 178 euros. Seul bémol : pour la période des JO, la direction a imposé des réservations de sept nuits minimum. L’ensemble reste raisonnable par rapport au prix des chambres d’hôtel, qui ont atteint des sommets ces derniers mois, avant de baisser drastiquement depuis quelques semaines. Ils viennent de tomber à 218 euros la nuit dans le Grand Paris (contre 522 euros en janvier), soit à peu près l’équivalent du tarif de juillet 2023, selon le dernier Baromètre de l’office de tourisme. Les meublés touristiques ont suivi la même tendance, avec un prix moyen de plus de 300 euros par nuit à Paris.
« On cherchait un hôtel, mais quand on a vu les prix, on s’est rabattus sur le camping », raconte Robert MacFarland, 75 ans, médecin à la retraite, qui vit avec sa femme Diana dans la banlieue de Londres. Ils prennent leur petit déjeuner dehors, devant leur camping-car : thé, baguette et fraises à la crème. L’emplacement n’est pas grand, le sol un peu boueux, mais l’endroit est vert et calme, malgré la densité de campeurs. « Ce n’est pas le confort d’un hôtel, mais c’est très correct », estime Diana. Le couple avait des tickets pour assister à un match de tennis à Roland-Garros : ils y sont allés à pied.