David A. Bell : « Avec Donald Trump, le show est devenu dangereusement réel »

Pour Donald Trump, tout n’a toujours été et ne sera jamais qu’une question d’image : il est un pur produit de la « société du spectacle ». Et depuis toujours, les différentes images qu’il se construit de lui-même sont des fantaisies adolescentes. Mais, alors que Trump se prépare à la parade militaire grandiose, façon soviétique, qui se tiendra à Washington ce samedi 14 juin, jour de son anniversaire, il a pris au même moment la décision d’envoyer les marines et la garde nationale contre les manifestants à Los Angeles. Ces fantasmes sont plus dangereux que jamais.

A ses débuts, le jeune Donald Trump a voulu donner de lui-même l’image d’un homme d’affaires génial qui transforme tout ce qu’il touche en or, capable de modifier à souhait la ligne d’horizon de New York, de redonner vie aux casinos en ruine d’Atlantic City et d’apposer son nom partout, sur tout, des steaks aux hôtels en passant par une université et une compagnie aérienne.

Dans le même temps, Trump voulait aussi apparaître comme un irrésistible playboy, de ceux dont les magazines masculins de bas étage vantent les prouesses : un tombeur qui a couché avec une tripotée de mannequins. Un jour, Trump a même convaincu sa maîtresse de l’époque, l’actrice Marla Maples, de déclarer au New York Post qu’il était le « meilleur coup de [s]a vie », et le lendemain, à sa grande joie, le tabloïd imprimait ces mots en couverture.

Mais Trump a longtemps rêvé, aussi, d’une autre image : celle de président des Etats-Unis d’Amérique – l’homme le plus puissant du monde. Sa vision de la fonction présidentielle était, là encore, caricaturale. Elle n’avait pas grand-chose à voir avec la Constitution, les mécaniques internes du gouvernement ou encore l’histoire américaine, des sujets dont il ignorait presque tout et qui ne l’intéressaient en rien. Pour lui, la présidence était avant tout une question de popularité et de pouvoir à l’état brut : il voulait être applaudi, de préférence comme un sauveur par un public en adoration, et être obéi, au doigt et à l’œil.

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