Quinze jours après avoir conquis l’Europe du football en décrochant sa toute première Ligue des champions, le Paris Saint-Germain (PSG) s’attaque à un nouveau continent en participant, aux Etats-Unis, du 14 juin au 13 juillet, à la Coupe du monde des clubs. L’occasion pour le PSG d’affermir son nouveau statut sportif, de faire prospérer sa marque sur un nouveau marché attractif et, pour ses propriétaires, de poursuivre la construction de relations solides à travers le monde grâce au football.
Piloté depuis Doha par le gouvernement de l’émirat, le fonds Qatar Sports Investments (QSI) est l’actionnaire majoritaire du club de la capitale depuis 2011. Son arrivée à Paris s’inscrivait dans une stratégie de diplomatie par le sport forgée par le Qatar – et toujours en vigueur – à visée double : diversifier son économie en réinvestissant une partie des revenus issus de l’exploitation des hydrocarbures et créer d’importants réseaux d’influence à même de transformer les élites occidentales en clientes, dans le but de les intéresser à la sécurité du pays (et de son régime), et de servir en cas d’agression du petit émirat par l’un de ses imposants voisins de la région du Golfe.
Le projet mené par le Qatar au PSG a franchi une étape importante, le 31 mai, avec le succès en Ligue des champions, espérée depuis quatorze ans. « Avec cette victoire, Doha active un levier d’influence fondé non seulement sur la notoriété, mais aussi sur l’affect. Cette exposition permet au pays de capter l’attention, de renforcer son capital sympathie et d’accroître sa présence dans les imaginaires collectifs, dans un contexte de rivalités récurrentes entre puissances intermédiaires », écrit ainsi la direction générale du Trésor, dans une note publiée le 4 juin.
Après avoir atteint leur principal objectif sportif avec le PSG, les dirigeants qataris du club pourraient-ils être tentés par une forme de désengagement ? « QSI ne quittera pas le PSG et parle d’avenir sur le long terme », confie une source proche du fonds qatari, qui en veut pour preuve les plus de 300 millions d’euros dépensés pour doter le club de la capitale d’un nouveau centre d’entraînement, inauguré en 2023 à Poissy (Yvelines), et les projets de construction d’un stade – des sites à Poissy et à Massy (Essonne) sont actuellement à l’étude.