L’intégration des Kurdes, lueur d’espoir dans la reconstruction de la Syrie

Le 10 mars, un accord historique entre le président de transition syrien, Ahmed Al-Charaa, et le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS, à dominante kurde), le général Mazloum Abdi, a été signé pour l’intégration des institutions autonomes kurdes du Nord-Est syrien dans l’Etat. Trois mois plus tard, le général Michael Kurilla, qui dirige le commandement unifié des forces américaines au Moyen-Orient, a tiré un bilan positif. L’intégration se déroule bien en dépit de points de frictions, a témoigné le haut gradé devant la commission des forces armées de la Chambre des représentants américaine, à Washington, le 10 juin. Et la Turquie, engagée militairement contre les forces kurdes depuis 2016, joue un rôle positif.

L’accord du 10 mars a apporté une lueur d’espoir face à l’ampleur des défis, sécuritaires et économiques, qui se posent aux autorités de Damas depuis la chute du dictateur Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024. Il a sauvé M. Charaa de l’opprobre international après les massacres perpétrés, début mars, contre la minorité alaouite, par ses propres forces. L’unité retrouvée de la Syrie, morcelée par les revendications autonomistes druze et kurde, dépendra du succès de ce processus, dont la date butoir est fixée à la fin de l’année.

Les pressions américaines ont été déterminantes pour faire émerger cet accord. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, la perspective d’un retrait américain de Syrie se profile. Partenaires stratégiques des Etats-Unis dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI) depuis 2014, les forces kurdes ne bénéficieront plus du bouclier protecteur américain face aux menaces de la Turquie. Cette dernière considère les FDS comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), désigné comme organisation terroriste par Ankara.

Un désengagement graduel a été décidé par l’administration Trump et sa mise en œuvre a débuté mi-mai. Il prévoit une réduction des troupes de 2 000 à 1 000 hommes et la préservation d’une seule des huit bases dans le Nord-Est syrien. Le retour de la souveraineté de Damas sur l’ensemble de son territoire est réclamé par Washington, qui s’est rapproché de la Syrie depuis la rencontre entre MM. Trump et Al-Charaa à Riyad, le 14 mai, et l’annonce de la levée des sanctions américaines à l’encontre du pays.

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