Les autorités allemandes ont annoncé, lundi 16 juin, le démantèlement d’Archetyp Market, une importante plateforme de vente de drogue en ligne. L’action coordonnée de six pays européens, avec le soutien d’Europol et d’Eurojust, a mené à la chute d’« une des plus grandes et plus anciennes plateformes criminelles du darknet », selon un communiqué du parquet spécialisé de Francfort et de l’office de la police criminelle.

En service depuis plus de cinq ans, Archetyp Market organisait le trafic de différents stupéfiants (cannabis, amphétamines, héroïne…), avec des transactions uniquement en cryptomonnaies, pour un chiffre d’affaires total d’au moins 250 millions d’euros.

Au moment de sa fermeture, le site comptait plus de 600 000 comptes utilisateurs et 3 200 vendeurs, pour un total de plus de 17 000 annonces. C’était aussi l’une des rares plateformes à proposer du fentanyl, puissant opioïde qui cause des ravages aux Etats-Unis, précise par communiqué l’agence européenne de police criminelle, Europol. Des actions ont été menées en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne, en Roumanie et en Suède.

L’enquête a également permis l’interpellation, mercredi, d’un Allemand de 30 ans arrêté chez lui à Barcelone. Il est soupçonné d’être l’administrateur du site, qui a été mis hors ligne et présente aujourd’hui une notice officielle des autorités. Un modérateur du site mais aussi six des « plus gros vendeurs de la plateforme » ont été interpellés, selon Europol. « De nombreuses preuves », dont des actifs d’une valeur de 7,8 millions d’euros, ont été saisies lors des perquisitions.

Au total, près de 300 enquêteurs ont été déployés sur cette affaire impliquant aussi les autorités américaines, précise Europol. C’est d’Allemagne que se faisaient « le plus grand nombre de ventes de produits illégaux » sur la plateforme, assure dans le communiqué Benjamin Krause, procureur général du parquet de Francfort.

« Grâce à la saisie de pistes d’enquête précieuses, nous pourrons également poursuivre les vendeurs et les acheteurs de la plateforme », a ajouté le responsable de la cellule anticriminalité sur Internet du parquet allemand. De son côté, Europol a félicité « l’interruption d’une chaîne d’approvisionnement pour certaines des substances les plus dangereuses au monde ».