L’ascension fulgurante de Zohran Mamdani à New York, indice d’une vaste aspiration au changement chez les démocrates

L’onde de choc dépasse New York. Elle se répand au sein du Parti démocrate, secoue sa direction, interpelle les médias et suscite un mélange de ricanements et d’appréhension au sein du monde trumpiste. En arrivant en tête de la primaire démocrate pour le poste de maire, mardi 24 juin, Zohran Mamdani, 33 ans, a offert une victoire spectaculaire au camp progressiste. Né en Ouganda et musulman, le jeune élu originaire du Queens, membre de l’Assemblée de New York, a battu l’incarnation absolue des élites locales, vues comme immobiles et marquées par la connivence : l’ancien gouverneur Andrew Cuomo, 67 ans, le favori de la course. Ce dernier a rapidement reconnu sa défaite, avec 36,4 % des votes contre 43,5 % pour le vainqueur.

Comme le note le New York Times, Andrew Cuomo a conduit une campagne limitée aux églises, aux synagogues et aux réunions syndicales devant des publics acquis. Il avait démissionné de son poste en 2021 en raison d’accusations de harcèlement sexuel. La même année, Zohran Mamdani faisait une grève de la faim de quinze jours devant la mairie, en solidarité avec les chauffeurs de taxi, trop endettés. Il y a six mois, peu d’habitants connaissaient son nom. Cela donne la mesure de l’exploit accompli. En novembre 2024, Zohran Mamdani devrait notamment affronter, lors de l’élection, un ancien démocrate, devenu indépendant en raison du rejet qu’il suscite dans son camp : le maire actuel, Eric Adams, inculpé pour corruption en 2024, avant que Donald Trump n’ordonne l’abandon des poursuites, par faveur personnelle.

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