Après trente-sept ans à sa tête, la papesse de la mode Anna Wintour quitte la rédaction en chef de l’édition américaine de Vogue, a appris Le Monde, jeudi 26 juin, confirmant une information de plusieurs médias américains. Elle conservera toutefois ses fonctions de responsable du contenu de toutes les marques au niveau mondial du groupe de presse Condé Nast et de directrice de l’édition internationale du magazine de mode, Vogue World.
Mme Wintour, âgé de 75 ans, a annoncé la nouvelle lors d’une réunion avec ses équipes. L’édition américaine du magazine recherche donc une nouvelle ou un nouveau rédacteur en chef. Celle dont l’influence dans le milieu est sans égale, a vu depuis quatre ans ses responsabilités s’élargir au sein du groupe sur le volet international.
Elle avait fait son entrée en 1988 à la direction de l’édition américaine de Vogue pour transformer cette publication et en faire l’une des plus suivies et des plus influentes de la mode. Dans son premier numéro du magazine, elle avait notamment remis en cause le « coût réel d’un bon look », ce qui avait secoué l’industrie, avant ensuite d’ouvrir la Une du magazine à des célébrités, mêlant ainsi les mondes de la mode et du showbizz, puis de l’influence.
Figure emblématique de la mode, Anna Wintour a aussi inspiré le personnage iconique de Miranda Priestly, incarné par Meryl Streep dans le film Le diable s’habille en Prada (2006), adaptée du roman éponyme publié trois ans plus tôt. Ce film, devenu par la suite une comédie musicale présentée à Chicago et Londres, a contribué à façonner la légende de cette dernière dans l’imaginaire public, tout comme son carré impeccable et ses lunettes de soleil.