Qu’une coureuse, toute recordwoman du monde qu’elle soit, boucle le mile (1 609,04 mètres) en moins de quatre minutes, personne n’y croyait vraiment dans le milieu de l’athlétisme. « Quatre minutes aux 1 500 mètres, c’est déjà stratosphérique, alors là, au mile… », résumait la Française Alice Finot, spécialiste du demi-fond, jeudi 19 juin, à la veille du meeting de Paris.
Faith Kipyegon, détentrice de la référence mondiale sur la distance, s’est pourtant attaquée à ce pari fou. Devant 5 000 spectateurs réunis au stade Charléty, à Paris, dans la soirée de jeudi 26 juin, la Kényane de 31 ans a terminé sa course en 4 min 06 s 42. Mieux que sa précédente marque – 4 min 07 s 64, établie en 2023 à Monaco –, mais pas suffisant pour rentrer dans l’histoire. Ce chrono ne sera de toute façon pas homologué, car il s’agit d’un événement non officiel organisé par son équipementier, dans des conditions notoirement différentes de celles requises par les instances internationales.
Tout avait pourtant été réuni pour favoriser la performance de celle qui est aussi triple championne olympique du 1 500 m. Au moment d’entrer sur la piste, escortée par les 13 « lièvres » qui allaient lui donner le rythme pendant la course, Faith Kipyegon portait une combinaison pensée pour être la plus aérodynamique possible ainsi que de toutes nouvelles pointes. Du matériel conçu sur mesure par les équipes de développement de la marque, dans son institut de recherche situé dans l’Oregon, sur la Côte ouest des Etats-Unis.