« Jusqu’à 48 °C ressentis avec l’humidité : une canicule plus éprouvante qu’en 2013 ? » C’est sous ce titre que BFM-TV a diffusé, le 23 juin 2019, une carte de prévisions météo qui a rapidement inquiété bon nombre d’internautes.
Le nord de la France, Paris incluse, y est ainsi recouvert de noir, avec la mention « 48 ». Mais que signifie vraiment cette prévision et y a-t-il lieu de s’inquiéter ?
La « température ressentie » est un concept qui a émergé en 1939 aux Etats-Unis pour les expéditions de Paul Siple et Charles Passel en Antarctique. L’idée générale était que le froid est ressenti de manière plus violente lorsqu’il y a un gros coup de vent.
Ce principe a été étudié par des scientifiques à partir de 2001 et un indice a été mis au point pour mettre en évidence ce phénomène, que le météorologue Pascal Yiacouvakis résume ainsi à Radio Canada :
Par exemple, on peut parler de « température ressentie de – 20 » quand il fait – 10 °C et que le vent est de 35 km/h dans l’indice de refroidissement éolien d’Environnement Canada. Mais le chiffre de « – 20 » ne correspond dès lors plus à une température, c’est pour cela qu’il convient de l’exprimer sans le symbole °C.
Cette nuance est importante car la notion de température ressentie n’est valable que pour la peau exposée au vent. L’indice de température ressentie est donc variable d’un coin de rue à un autre, en fonction de l’exposition. De même, l’eau ne gèle pas au-dessus de 0 °C, même en cas de forte rafale de vent.
De la même manière, la chaleur est d’autant plus difficile à supporter que l’humidité est élevée. C’est sur cette base que Pascal Scaviner, chef du service prévisions de la Chaîne Météo, a insisté sur l’importance des températures ressenties dans l’épisode de canicule qui a débuté lundi 24 juin 2019 :
De la même manière que l’indice de refroidissement éolien estime la température ressentie en cas de froid, l’indice humidex estime la température ressentie en périodes chaudes et humides. Attention cependant, là encore, à ne pas confondre cette donnée avec une température en degrés Celsius.
Par ailleurs, ces prévisions restent en partie incertaines pour l’heure, estime Sébastien Léas de Météo-France, interrogé par Franceinfo :
En résumé, il est encore trop tôt pour dessiner la carte des températures ressenties en France dans les jours qui viennent. Il reste cependant tout à fait probable que la vague de chaleur en cours s’accompagne de taux d’humidité élevés, et soit donc d’autant plus pénible à supporter.