Dans un atelier de cueillette de plantes comestibles : « Dans les forêts, nous passons à côté de trésors dont nous ignorons tout ! »

Franchir les vestiges de la porte en pierre qui mène à un bois de Céré-la-Ronde (Indre-et-Loire) a un « côté magique », promet Amandine Lebert aux 11 participants de son atelier « Cueille et croque ». La magie consistant à quitter un temps les rayons aseptisés des supermarchés pour partir à la recherche de plantes sauvages comestibles. Le temps d’un après-midi de la fin avril, cette cueilleuse de la vallée du Cher va apprendre à des hommes – seulement deux – et à des femmes à reconnaître quelques plantes de saison, à les récolter et à les cuisiner. Elle s’enquiert d’abord de l’état de leur savoir. « Je reconnais les orties et le pissenlit, et c’est à peu près tout », confesse Shirley (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat). Fabrice aussi identifie les pissenlits, mais les pompons dorés n’ont pas encore leur place dans son assiette. Ce sont ses lapins qui s’en régalent. Elsa grignote déjà « des petits trucs », mais voudrait affermir ses connaissances.

Dès le début du chemin forestier, la petite troupe fait la connaissance d’une première plante comestible. Amandine coupe une berce commune (Heracleum sphondylium), une plante poilue aux feuilles composées de plusieurs folioles. Son pétiole en gouttière, un peu rouge, ressemble à un « toboggan pour lutins », affirme celle qui continue de filer la métaphore féerique. Nouvelle plante à portée de main : le tamier, dont l’extrémité ressemble à une asperge. La cueilleuse explique qu’elle est surnommée « herbe aux femmes battues », en raison de l’efficacité de sa racine sur les bleus… Les apprentis cueilleurs, attentifs, prennent des notes, photographient ou dessinent les plantes, les touchent aussi.

Amandine Lebert a créé L’Herbandine il y a une dizaine d’années. Une partie de son activité repose sur la cueillette et la culture de plantes fraîches ainsi que la production de condiments, une autre sur des sorties et stages destinés à des passionnés de la nature. « A l’origine, il s’agissait surtout d’initiés s’inscrivant dans une démarche d’autonomie alimentaire, relate-t-elle. Depuis la crise due au Covid, le grand public y vient aussi. » Ce loisir connaît un succès grandissant, à tel point que l’offre de Wecandoo, plateforme dont l’objectif est de mettre des artisans en lien avec des particuliers, est passée de 8 à 68 ateliers cueillette, entre 2021 et la mi-2025. Les participants étaient au nombre de 2 196 en 2023, puis de 3 628 en 2024.

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