Météo-France a étendu, dimanche 29 juin, sa vigilance orange canicule à 84 départements pour la journée de lundi, seule une bande sur la façade atlantique de la Bretagne au Pas-de-Calais étant épargnée, ainsi que deux autres départements, selon le dernier bulletin de l’institut météorologique publié dimanche à 16 heures.
Samedi Météo-France avait placé 73 départements en vigilance orange canicule pour dimanche, alors que la quasi-totalité du pays est plongée dans une chaleur étouffante pour ce début d’été, qui pourrait durer au moins jusqu’en milieu de semaine prochaine.
Les températures maximales seront stationnaires sur le pourtour méditerranéen, où elles seront comprises entre 37 °C et 40 °C, précise l’organisme. « Sur le reste du pays, elles seront souvent comprises entre 34 °C et 38 °C, très ponctuellement 39/40 °C. Seuls les départements proches de la Manche et des frontières belges et allemandes conserveront des températures inférieures à 34 °C », poursuit-il.
Le « paroxysme de cet épisode caniculaire » devrait, selon lui, être atteint mardi et mercredi avec des minimales très élevées, comprises entre 20 °C et 24 °C, voire un peu plus très localement, et des maximales atteignant 36 °C à 40 °C avec quelques pointes à 41 °C.
« Une baisse sensible s’amorcera mercredi dans les régions proches de la Manche et de la façade atlantique, prémices d’un probable rafraîchissement sensible jeudi d’ouest en est, se généralisant à tout le pays en fin de semaine, sauf près de la Méditerranée, où les fortes chaleurs pourraient persister », ajoute Météo-France.
Une réunion de crise interministérielle a été convoquée dans la soirée place Beauvau pour « repasser toutes les consignes », notamment en matière de « santé », a annoncé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur BFMTV. Le ministère de l’Education a déjà rappelé les mesures à prendre dans les écoles pour faire face aux très fortes chaleurs, qui peuvent aller, dans certains cas, jusqu’à l’autorisation de garder les enfants à domicile. La ville de Tours, comme d’autres, a déjà annoncé la fermeture de toutes ses écoles, lundi et mardi après-midi, pour « protéger les enfants et les personnels ».
Cette 50e vague de chaleur nationale depuis 1947, la 33e du XXIe siècle, conséquence du réchauffement climatique, qui frappe la France depuis le 19 juin, touche aussi durement la biodiversité. « Avec cette chaleur suffocante, la température peut dépasser 40 degrés dans certains nids », s’est alarmé le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Allain Bougrain-Dubourg, cité par l’Agence France-Presse (AFP).
Dans les Côtes-d’Armor, où les marées vertes sont courantes, la maire d’Hillion, Annie Guennou, a décidé de fermer l’accès à une de ses plages en raison du dépassement de seuil du gaz toxique dû aux algues vertes échouées en putréfaction, un phénomène renforcé par la chaleur, a-t-elle déclaré à Ouest-France.
Dimanche à 10 heures, les températures supérieures à 20 °C se révélaient « fréquentes sur la moitié sud du pays », avec 22 °C à Paris, 28 °C à Lyon et 34 °C à Marseille, selon Météo-France, qui relevait également 35 °C à Perpignan.
Cette vague de chaleur concerne tout le sud de l’Europe, de l’Italie au Portugal, où les 45 °C pourraient être atteints. En Espagne, où il a fait 46 °C, samedi, à El Granado, les températures devraient encore dépasser 40 °C dans une large partie du pays.
La cause de ce nouveau pic est un dôme de chaleur : un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui retient l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations, tout en le réchauffant progressivement.
En France, le numéro vert canicule a été réactivé dès samedi matin. Mairies et préfectures multiplient en outre les recommandations à destination des publics les plus vulnérables.