Six romans, deux essais d’histoire, une autobiographie… Voici les brèves critiques de neuf ouvrages notables en cette vingt-sixième semaine de l’année.

Voici une nouvelle édition du dernier tome de l’autobiographie en sept volumes de l’Américaine Maya Angelou (1928-2014), initialement paru sous le titre Lady B (Buchet-Chastel), l’année de sa mort. La langue précise de cette écrivaine et poète – qui fut aussi danseuse, actrice, enseignante et militante pour les droits civiques –, la poésie de ses métaphores, sa lucidité sont convoquées pour décrire sa relation à sa mère, Vivian Baxter. Une femme d’une grande beauté, indépendante, amatrice de belles voitures, amoureuse et aventurière, pas facile à saisir, mais qui savait en quelques mots vous remettre d’équerre. Avec Maman & Moi & Maman, l’autrice lui rend un vibrant hommage en relatant la « rencontre » de deux femmes qui s’admiraient mutuellement. Gl. Ma.

Dix ans après La Jeune Epouse (Gallimard, 2016), l’écrivain italien Alessandro Baricco offre avec Abel un roman inclassable, intrigant par son décor de Far West imaginaire autant que par sa structure narrative chamboulée. Dans une famille d’éleveurs de chevaux, aux confins d’un monde hostile, Abel Crow, pistolero de légende devenu shérif, fait la loi partout où il traîne ses revolvers. Mais s’il défie sans cesse la mort, c’est en réalité à une quête de lui-même qu’il se livre. A travers son apprentissage auprès d’un maître de tir, ce cow-boy solitaire va rencontrer la philosophie. Il découvrira ainsi l’entelecheia aristotélicienne, cette « fin déjà en nous » qu’il tente de discerner en cherchant une « manière exquise d’exister ». Il se confrontera aussi, dans une mission à haut risque liée à sa mère, aux questions du destin, de l’infini et de la peur.