L’épisode de fortes chaleurs qui sévit actuellement en Europe de l’Ouest n’épargne pas Wimbledon. Lundi 30 juin, lors de la première journée du tournoi de tennis londonien, le mercure a dépassé les 30 °C, avec un ressenti de 36 °C, selon les données fournies par Météo-France. Il s’agit du jour d’ouverture le plus chaud jamais enregistré à Wimbledon depuis 2001. A l’époque, le thermomètre recensait 29,3 °C.
Les températures pourraient encore grimper ce mardi 1er juillet, alors que plusieurs joueurs tricolores visent une qualification pour le second tour du tournoi du Grand Chelem. Lors des premiers matchs de la journée, prévus à 12 heures (11 heures, heure locale), la température atteignait 31 °C, avant de culminer à 33 °C dans l’après-midi, prévoit le service national britannique de météorologie, le Met Office. Une donnée qui se rapproche du record absolu de chaleur enregistré à Wimbledon : 35,7 °C, en 2015.
« J’en ai bavé avec la chaleur. Le plus dur, c’était de rester lucide quand il y a le crâne qui brûle et tout qui chauffe à l’intérieur », a commenté le Français Adrian Mannarino après son succès contre Christopher O’Connell, lundi. « Il faisait chaud. J’ai senti un petit coup de mou à partir du milieu du deuxième set, où vraiment, ce n’était pas facile », a également réagi Benjamin Bonzi, tombeur du Russe Daniil Medvedev.
Pour d’autres joueurs du circuit, l’épisode caniculaire inédit sur le gazon londonien reste relativement supportable. « On a connu en Australie des chaleurs un peu plus extrêmes que celle-là », a fait valoir le Français Valentin Royer (113e), vainqueur sur abandon (au bout de deux sets) du Grec Stefanos Tsitsipas (26e). Même constat pour Frances Tiafoe, qui n’a pas « vraiment eu l’impression qu’il faisait si chaud sur le court ». L’Américain de 27 ans a expédié son adversaire, le Danois Elmer Moller, en 1 heure et 44 minutes de jeu, lors d’un match programmé en fin de matinée, à 11 heures (heure locale).
Dans les tribunes, la chaleur a également mis les spectateurs à rude épreuve. Alors que le duel entre le tenant du titre, Carlos Alcaraz, et l’Italien Fabio Fognini s’éternisait sur le court central, un spectateur a été victime d’un malaise au bout de quatre heures et huit minutes de jeu, provoquant l’interruption de la rencontre pendant une quinzaine de minutes.
Dans ces conditions, l’organisation du tournoi de Wimbledon applique un protocole appelé « heat rule » (« règle de la chaleur »). Il repose sur un « indice de stress thermique », qui mesure la température au sol, l’humidité et la température de l’air, trois fois par jour : 30 minutes avant le premier match, programmé à 11 heures (heure de Londres), puis à 14 heures et à 17 heures.
Si cet indicateur dépasse les 30,1 °C, les joueuses et les joueurs disposent d’une pause de dix minutes lors de laquelle ils peuvent quitter le court. Ce répit est accordé à la fin du deuxième set pour les matchs féminins se déroulant en trois manches, et lors du troisième set pour les matchs en cinq manches du tournoi masculin. En revanche, les joueuses et les joueurs ne peuvent « bénéficier ni d’un encadrement [technique] ni de soins médicaux » pendant ce « break », précise l’organisation.
Lors du premier tour entre la Française Diane Parry (118e mondiale) et la Croate Petra Martic (138e), les deux joueuses ont ainsi eu recours à ce protocole après la deuxième manche du match, qui a finalement tourné en faveur de la Tricolore (4-6, 6-3, 6-2). Cette règle pourrait de nouveau s’appliquer sur les courts ce mardi. Dans les jours à venir, les températures devraient revenir à la normale, avec une maximale prévue autour de 25 °C à Londres, selon le Met Office.