Sur les traces du graffeur Sign, comète du hip-hop

Tout est parti d’une photo, postée en juin 2022 par Mathias Cassel, alias Rockin’Squat, du groupe Assassin. On y voit un jeune homme sur un quai de métro parisien, qui se retourne vers l’objectif en tirant la langue, un masque de ski au front et un manteau en peau lainée sur le dos. Par cet instantané en noir et blanc plein de vie et de complicité, le rappeur annonçait la mort de son ami de jeunesse, Sign, de son vrai nom Gurvan Jegou. Sur le cliché, qui date de 1988, Sign a 21 ans. Il est mort en 2013, à l’âge de 46 ans, loin du milieu dans lequel il s’est révélé, épanoui et perdu.

L’annonce était un hommage : « Sachez que votre fils, frère, ami, est une légende de notre culture et a inspiré et motivé grand nombre d’artistes en place aujourd’hui », écrivait le rappeur, incluant dans la formulation les sphères familiale et amicale de Sign, qui ne s’étaient jusque-là jamais croisées.

Rockin’Squat est alors sidéré, lui qui avait perdu la trace de son ancien « partner in crime » dans le graffiti depuis une vingtaine d’années. Il a été prévenu par un appel de son amie, la photographe Maï Lucas, ancienne compagne de Sign, qui elle-même venait d’apprendre sa mort au hasard d’une discussion dans une fête. Elle vient alors tout juste de publier son livre Hip Hop Diary of a Fly Girl 1986-1996 Paris (Ofr. Paris, 2021), et un homme avec qui elle discute lui demande si elle a croisé un certain Gurvan dans ce milieu qu’elle a photographié de l’intérieur dans les années 1980. L’homme est le compagnon d’une des sœurs de Sign, et il lui révèle que ce dernier est mort près de dix ans plus tôt dans la confidentialité la plus totale.

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