Il tient en six pages, mais le titre dévoile l’essentiel : « 100 % d’économies, 0 % de hausse d’impôts ». Mercredi 2 juillet, Laurent Wauquiez a présenté le « pacte budgétaire » du groupe des députés Les Républicains (LR), qu’il préside, à l’Assemblée nationale. Derrière les chiffres, le message est très politique et s’adresse à François Bayrou. A la recherche de 40 milliards d’euros d’économies, le premier ministre doit dévoiler une feuille de route à la mi-juillet pour préparer l’examen d’un budget de tous les dangers à l’automne. Plutôt que réagir, la droite préfère agir, et peint déjà une ligne rouge devant Matignon. « Nous sommes convaincus que 100 % de la restauration de l’équilibre budgétaire en France doit reposer sur des économies et aucune hausse d’impôts », a insisté Laurent Wauquiez, selon qui « l’impôt est devenu la morphine des politiques budgétaires en France ».

A l’automne 2024, le député de la Haute-Loire avait accepté à contrecœur certaines hausses ciblées (notamment sur les grandes entreprises et les superprofits) car elles étaient proposées par un premier ministre LR, Michel Barnier, et que ce dernier « avait hérité d’une situation financière catastrophique ». Malgré un état des lieux comparable, son successeur ne bénéficie pas de la même mansuétude. Un euro d’impôt en plus et François Bayrou verra LR – membre de sa majorité, pourtant – ne pas voter son budget. « C’est une évidence », assure M. Wauquiez. Son groupe en aura-t-il à en arriver là ? « On sait tous qu’à la fin, on ne votera pas ce budget, et qu’il passera par un 49.3 », observe un député LR.