Le silence des autorités françaises, vendredi 4 juillet au soir, après l’annonce des mesures de grâce accordées par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, le laissait supposer : Boualem Sansal ne devrait pas faire partie des 6 500 détenus libérés à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance, célébrée le 5 juillet. L’écrivain franco-algérien, condamné mardi à cinq ans de prison et 500 000 dinars (3 300 euros) d’amende par la cour d’appel d’Alger, est toujours retenu dans la prison de Koléa, où il est incarcéré depuis son interpellation mi-novembre 2024 à l’aéroport d’Alger.
Le décret de grâce signé par le chef de l’Etat algérien ne dresse pas de liste nominative des bénéficiaires de ce geste de clémence, mais fixe un cadre en précisant les catégories de détenus exclus de cette liste. L’un de ces champs concerne les « auteurs d’attentats ou de complot contre l’autorité de l’Etat, l’unité nationale ou l’intégrité territoriale », ce qui semble mettre hors jeu l’écrivain, puisque la justice algérienne l’a condamné pour avoir porté atteinte à la sûreté de l’Etat, à l’intégrité du territoire et à la stabilité des institutions. Des accusations liées aux propos sur l’appartenance de l’Ouest algérien au Maroc, tenus par Boualem Sansal durant un entretien filmé avec la revue d’extrême droite Frontières.