Printemps 1967, la Révolution culturelle bat son plein en Chine. Dans un centre de rééducation de familles de cadres du Parti communiste (PCC) se tient une session de dénonciation d’individus « noirs », les « mauvais éléments » de la population sous l’ère maoïste. Six personnes en sont la cible ce jour-là, cinq adultes et un adolescent, le fils de Xi Zhongxun (1913-2002), ancien chef de la propagande et vice-premier ministre victime d’une terrible purge. L’humiliant bonnet d’âne métallique qu’il est contraint de porter sur la tête du fait que son père a été accusé de déloyauté envers Mao Zedong (1893-1976) est si lourd que le garçon de 13 ans doit s’aider de ses mains. Face à lui, l’assemblée, poings levés, hurle « A bas Xi Jinping ! », et sa mère n’a d’autre choix que de faire de même.
Le garçon est bientôt envoyé en centre de redressement juvénile, il n’a que des vêtements d’été sans doublure et dort à même le sol glacé quand arrive l’hiver. Il est couvert de poux, malade, et confiera s’être demandé s’il allait survivre.