Mahmoud Khalil, leader des manifestations propalestiniennes à l’université Columbia, attaque l’administration Trump en justice pour sa détention

Après 104 jours d’une détention que ses avocats qualifient de « politique », le militant propalestinien Mahmoud Khalil a déposé plainte, jeudi 10 juillet, contre l’administration Trump pour réclamer réparation. Libéré le 20 juin à la demande d’un juge fédéral, l’ancien étudiant de Columbia demande 20 millions de dollars (17 millions d’euros) de dommages et intérêts ou des excuses publiques du gouvernement américain, a-t-il annoncé dans un communiqué.

Le leader du mouvement de contestation de l’université Columbia, à New York, a déclaré dans un communiqué du Centre pour les droits constitutionnels (CCR), qui le représente en justice, « qu’il utiliserait [cette somme] pour aider d’autres personnes visées de la même manière ». Mais « il accepterait, en lieu et place du paiement, des excuses officielles et l’abandon de la politique inconstitutionnelle de l’administration », ajoute l’organisation.

L’étudiant, diplômé de Columbia en 2024, estime que les « mauvais traitements qu’il a subis » lui ont causé « une grave détresse émotionnelle, des difficultés économiques, des dommages à sa réputation et une atteinte significative à ses droits », selon le CCR.

Né en Syrie de parents palestiniens, titulaire d’une carte de résident américain, Mahmoud Khalil avait été arrêté le 8 mars au pied de sa résidence universitaire par des agents en civil de la police fédérale des frontières (ICE). Il avait été transféré dans un centre de détention pour migrants en Louisiane, à des milliers de kilomètres, d’où il n’a pu assister à la naissance de son fils. Ses avocats ont toujours dénoncé une arrestation « politique » et injustifiée, qui aurait pour but de museler toute contestation de la guerre menée par Israël à Gaza.

L’administration Trump l’accuse d’être un « soutien du Hamas » et justifie la procédure d’expulsion par le risque qu’il ferait courir à la « politique étrangère » américaine. Malgré sa libération, il fait toujours l’objet d’une procédure d’expulsion.

« Rien ne peut remplacer les 104 jours qui m’ont été volés. Le traumatisme, la séparation d’avec ma femme, la naissance de mon premier enfant que j’ai été obligé de manquer », déclare Mahmoud Khalil dans le communiqué du CCR.

Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), le ministère de la sécurité intérieure américain (DHS) a qualifié les accusations du militant d’« absurdes ». « L’administration Trump a parfaitement agi dans le cadre de son autorité statutaire et constitutionnelle pour détenir Khalil, comme elle le fait avec tout étranger qui prône la violence, glorifie et soutient les terroristes, harcèle les juifs et endommage des biens », a répondu une porte-parole du ministère de la sécurité intérieure américain, Tricia McLaughlin.

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