En Californie, un ouvrier agricole meurt après une descente de la police de l’immigration dans des fermes de cannabis

Un ouvrier agricole est mort, vendredi 11 juillet, après avoir été grièvement blessé la veille lors d’une chute durant une descente de la police de l’immigration près de Los Angeles, dans des fermes légales de cannabis où des affrontements entre agents et manifestants ont eu lieu.

« La famille m’a informé qu’il se trouvait en soins intensifs, et ce matin, elle a confirmé qu’il était décédé », a expliqué sur place à l’Agence France-Presse (AFP) Roman Pinal, vice-président de United Farm Workers, un grand syndicat agricole américain. L’homme serait tombé du toit d’une serre alors qu’il tentait d’échapper aux agents de l’immigration, selon le Los Angeles Times.

L’opération menée par ICE, la police de l’immigration, avec le renfort de la Garde nationale, a eu lieu jeudi à Carpinteria et à Camarillo, deux communes rurales du comté de Ventura, situées à un peu plus d’une heure de route de Los Angeles.

Les agents fédéraux ont « arrêté environ 200 étrangers en situation irrégulière sur les deux sites », et « ont essuyé des coups de feu » de la part d’un tireur « toujours en fuite », a précisé, de son côté, le ministère de la sécurité intérieure dans un communiqué. « Plus de 500 émeutiers ont tenté de perturber les opérations », a ajouté le ministère, en expliquant que les agents agissaient avec des « mandats d’arrêt ».

Les images des médias locaux montrent des agents masqués en tenue antiémeutes disperser des dizaines de protestataires avec du gaz lacrymogène, et certains manifestants jeter des projectiles sur les voitures de police.

Sur une vidéo captée par la chaîne ABC7, un homme semble brandir un pistolet en direction des forces de l’ordre. La police fédérale (FBI) « offre désormais une récompense de 50 000 dollars [soit 42 700 euros] pour toute information permettant l’arrestation de cet émeutier violent », selon le ministère.

Vendredi soir, Donald Trump a ordonné, sur sa plateforme Truth Social, à tout agent fédéral « qui serait victime de jets de pierres, de briques ou de toute autre forme d’agression, d’arrêter leur voiture et d’arrêter ces raclures, en utilisant tous les moyens nécessaires pour y parvenir. » « Je ne veux plus jamais voir une voiture transportant un agent des forces de l’ordre être attaquée ! », a-t-il insisté, en dénonçant « un mépris total pour la loi et l’ordre ».

Au cours de l’opération, la police a trouvé « dix enfants migrants », que les autorités estiment avoir « sauvés d’une exploitation potentielle, de travail forcé ». L’entreprise Glass House, propriétaire des deux fermes visées par la police, a assuré dans un communiqué qu’elle « n’a jamais sciemment enfreint les pratiques d’embauche applicables et n’emploie pas ni n’a jamais employé de mineurs ».

Vendredi, la ferme de Camarillo était de nouveau calme, a constaté une journaliste de l’AFP. Des dizaines de proches des travailleurs arrêtés faisaient la queue, désemparés, face à des agents de sécurité qui les laissaient rentrer sur l’exploitation pour récupérer leurs affaires et le solde de leur paie.

Des milliers de soldats de la garde nationale sont toujours déployés dans la région, les opérations anti-migrants y sont quotidiennes et l’administration Trump conteste en justice le statut de « ville sanctuaire » de la mégapole démocrate, qui limite la coopération des forces de l’ordre locales avec la police de l’immigration. Lundi, la maire Karen Bass a confronté une foule d’agents fédéraux à cheval et lourdement armés lors d’une opération organisée dans un parc prisé des Latinos, en dénonçant une opération « scandaleuse ».

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