Les mensonges d’outre-tombe de Klaus Barbie

Cela aurait pu être la bande-son tardive du procès Klaus Barbie. Chacun a pu entendre le lourd silence du « boucher de Lyon », lors des deux premiers jours d’audience en 1987, dont France Télévisions a diffusé en avril une passionnante captation : l’accusé se dérobe lâchement, fuyant les questions avant de refuser de comparaître. On n’entend donc pas ses explications et si peu sa voix, froide, distante, et son rire, odieux, qui résument l’inhumanité du personnage.

Deux mois avant cette diffusion, en février 2025, la Hoover Institution, un think tank d’inspiration néoconservatrice basé sur le campus de Stanford, en Californie, annonçait avoir acquis le long entretien que l’homme avait donné à un journaliste allemand de Stern, Gerd Heidemann, en 1979. Le criminel de guerre était alors réfugié à La Paz, avant que la France obtienne enfin de la Bolivie son extradition, en 1983.

Neuf cassettes audio, soit plus de douze heures de son, où le SS tord les faits, accumule les contrevérités, sur un ton d’une révoltante badinerie. La Tribune Dimanche a publié en mai de larges extraits de cette interview où le SS revient notamment sur l’arrestation de Jean Moulin et sur les conditions de sa mort. Il y nie contre toute évidence avoir torturé le chef de la Résistance et assure avec un abominable cynisme n’avoir jamais pourchassé les juifs.

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