A défaut de s’entendre sur tout en matière de défense, Londres et Paris se sont mis d’accord sur l’essentiel, à l’issue de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron et de son épouse au Royaume-Uni, qui a eu lieu de mardi 8 à jeudi 10 juillet : le renforcement d’une capacité de dissuasion commune. Alors que la coopération militaire entre la France et le Royaume-Uni a toujours été un chemin tortueux, les deux puissances nucléaires du continent européen ont signé sur la base navale de Northwood, au nord de Londres, une mise à jour de la déclaration de Chequers, ce texte qui donnait le « la » de la coopération dans ce domaine depuis 1995.
En matière de dissuasion, la crédibilité repose beaucoup sur le déclaratoire. Jeudi, la France et le Royaume-Uni ont donc diffusé un court texte de cinq paragraphes baptisé « déclaration de Northwood », qui donne le nouveau ton de cette coopération.
Il y a trente ans, la phrase la plus symbolique de la déclaration de Chequers était : « Nous n’imaginons pas de situation dans laquelle les intérêts vitaux de l’un de nos deux pays (…) pourraient être menacés sans que les intérêts vitaux de l’autre le soient aussi. » Alors que le contexte s’est fortement dégradé, une deuxième phrase a été ajoutée : « La France et le Royaume-Uni s’accordent sur le fait qu’il n’existe pas de menace extrême contre l’Europe qui n’entraînerait pas une réponse des deux nations. »