A défaut de textes indigènes, notre connaissance des croyances, des rites et des dieux de la religion gauloise repose essentiellement sur les textes des auteurs classiques et sur les découvertes archéologiques. Jules César (100-40 avant notre ère) occupe une place majeure parmi les sources latines : sa Guerre des Gaules, rédigée au cours de la conquête du territoire gaulois entre 58 et 51 avant notre ère, offre des informations primordiales sur la société celtique. Néanmoins, l’ouvrage de César doit être abordé avec circonspection. Œuvre de propagande à destination des Romains, elle est entachée de préjugés et d’interprétations erronées.

Toujours est-il que les propos de César sur les druides sont précieux pour tenter de lever le voile sur ces personnages incontournables de la religion gauloise. Selon lui, les druides (les « très savants », en gaulois) se trouvaient au sommet de la hiérarchie sociale celtique. Le général romain ajoute : « On les honore grandement. »

« Partout en Gaule il y a deux classes d’hommes qui comptent et sont considérés (…). L’une est celle des druides, l’autre celle des chevaliers. Les premiers s’occupent des choses de la religion, ils président aux sacrifices publics et privés, règlent les pratiques religieuses (…). Ce sont les druides, en effet, qui tranchent presque tous les conflits entre Etats ou entre particuliers et, si quelque crime est commis, s’il y a eu meurtre, si un différend s’est élevé à propos d’héritage ou de délimitation, ce sont eux qui jugent, qui fixent les satisfactions à recevoir et à donner (…). En outre, ils se livrent à de nombreuses spéculations sur les astres et leurs mouvements, sur les dimensions du monde et celles de la terre, sur la nature des choses, sur la puissance des dieux et leurs attributions, et ils transmettent ces doctrines à la jeunesse. »

La société celtique obéissait au modèle tripartite indo-européen mis en évidence par le linguiste Georges Dumézil (1898-1986), avec la classe des prêtres, la classe des guerriers et celle des producteurs (agriculteurs, artisans). Les druides « s’occupent des choses de la religion », nous dit César : ils passent donc pour les prêtres des Gaulois.

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