Après le milliard d’euros, le million d’abonnés : en deux ans, les objectifs du football français en matière de droits audiovisuels de la Ligue 1 (L1) ont radicalement changé, et il s’agit de survivre plutôt que de prospérer. La Ligue de football professionnel (LFP) joue gros avec le lancement, lundi 11 août, de la campagne d’abonnement à « sa » chaîne, Ligue 1 +.

En l’absence de candidats pour prendre la suite de DAZN, qui a jeté l’éponge à la fin de la dernière saison, la LFP a été obligée de se lancer dans ce projet piloté par Nicolas de Tavernost et de diffuser elle-même l’essentiel du championnat (huit rencontres sur neuf chaque journée).

Afin de relancer le compteur des droits de diffusion et de maintenir à flot des clubs dont les budgets 2025-2026 sont sévèrement amputés, il faut atteindre un million d’abonnés en fin de saison et le double en 2028-2029. Cela passe par le fait de renouer un lien rompu entre le championnat de France et ses publics, longtemps maltraités.

Les erreurs stratégiques de la LFP depuis 2020 et la fin de trente-six ans de partenariat avec Canal+ n’ont pas seulement exposé les clubs à une situation économique désastreuse. Elles ont aussi, du fait de changements de diffuseur et de tarifs d’abonnement excessifs, mené à une invisibilisation de la compétition et à la démission de ses clients potentiels.

La recrudescence du piratage, la saison dernière, était avant tout une conséquence de ces mauvais choix, et la preuve flagrante que les téléspectateurs voulaient regarder la L1, mais pas à n’importe quel prix. Le premier problème à résoudre était donc celui du coût, et les offres révélées, vendredi 8 août, suggèrent que le message a été entendu.

Tarif de base à 14,99 euros par mois avec engagement d’un an (19,99 euros sans engagement), offre promotionnelle à 9,99 euros pendant les trois premiers mois… Ligue 1 + se lance avec des prix plus attractifs que les 29,99 et 39,99 euros de DAZN, à l’été 2024. De surcroît, la formule à 9,99 euros pour les moins de 26 ans paraît pertinente.