Même pour un mois d’août, l’actuelle vague de chaleur qui traverse la France prend des proportions exceptionnelles. Après le Sud-Ouest et ses températures record, quatre départements du Centre-Est basculent, mardi 12 août, à leur tour en vigilance rouge, poussant les autorités à multiplier les mesures préventives.

Dans le Rhône, la préfète a ainsi décidé de suspendre les chantiers extérieurs de la mi-journée jusqu’à 22 heures et d’interdire toute manifestation publique dehors ou dans des établissements non climatisés jusqu’en début de soirée. Le département entre à midi en vigilance rouge, tout comme l’Isère, la Drôme et l’Ardèche. Les 12 départements du Sud-Ouest, déjà en alerte maximale lundi, le restent, à l’exception de la Charente et de la Charente-Maritime, qui sont passées en orange à 6 heures, mardi, à la faveur de vents océaniques.

Au total, à la mi-journée, les trois quarts du pays seront au moins en vigilance orange, dont 14 départements en vigilance rouge, selon le bulletin matinal de Météo-France. Seul un petit quart Nord-Ouest (18 départements), dont la Bretagne et le littoral de la Manche jusqu’au Pas-de-Calais, doit échapper à la touffeur accablante.

Lundi, plusieurs stations météorologiques du Sud-Ouest ont enregistré des records absolus de température, à Bordeaux (41,6 °C), Bergerac (42,1 °C), Saint-Emilion (41,5 °C) ou encore Angoulême (42,1 °C). Elles resteront très élevées mardi dans la région, « 40 °C pouvant même atteindre le littoral aquitain par endroits », annonce Météo-France.

Les fortes chaleurs vont gagner le Nord et l’Est dans la journée : 36 °C à 38 °C sont attendus du Val-de-Loire à l’Ile-de-France et au Grand-Est, et 40 à 41 °C en vallée du Rhône jusqu’au Lyonnais, bien au-dessus des moyennes saisonnières, selon les services météorologiques.

En Ardèche, les températures pourraient monter jusqu’à 42 °C localement, selon la préfecture, qui souligne que « la forte chaleur concerne également les zones de montagne, avec 30 à 35 °C à 1 000-1 200 mètres d’altitude ».

Mercredi, la vigilance rouge canicule sera toujours en vigueur dans les 14 départements concernés, prévient Météo-France, qui maintient également en vigilance orange les 64 départements soumis à ce niveau d’alerte.

« Les températures marquent un peu le pas en général dans le Sud, tandis qu’elles sont en légère hausse dans le Nord-Est : des pointes à 40 °C sont prévues en Bourgogne. Encore autour de 35-36 °C à Paris », a ajouté l’institut de prévision. En outre, des orages ponctuellement intenses sont attendus du Sud-Ouest en remontant vers le nord ainsi que sur le Sud-Est, prévoit-il.

Alors que l’épisode devrait se prolonger pendant plusieurs jours, l’Etat a anticipé son impact sanitaire, avec des hôpitaux prêts à répondre à la situation, a assuré, lundi, la ministre de la santé, Catherine Vautrin. Les préfectures ont aussi réitéré leurs conseils à la population : « A ces niveaux de température, toute personne, même jeune et en bonne santé, peut subir un coup de chaleur ou un malaise si elle ne prend pas de réelles précautions », ont ainsi mis en garde les services de l’Etat dans la Drôme, où les températures doivent dépasser 40 °C en journée et 22 °C la nuit, mardi.

Les municipalités déroulent leur plan canicule. A Lyon, deux grands parcs, Tête d’Or et Gerland, voient leurs horaires d’ouverture allongés jusqu’à une heure tardive, et un troisième restera même ouvert toute la nuit pour proposer un lieu de fraîcheur. Deux musées – climatisés – ouvriront leurs portes gratuitement.

A Bordeaux, la mairie a ouvert un centre d’accueil aux sans-abri. « Pouvoir, sans pression, me reposer dans un lieu frais, c’est un bonheur », y confiait, lundi, William, un trentenaire à la rue depuis des mois.

Le pic de chaleur participe à la détérioration de la qualité de l’air. Les départements du Var, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse notamment sont en alerte de niveau 2 pour pollution à l’ozone. Il augmente aussi le risque de feux de forêt. L’incendie survenu mardi dans le massif des Corbières, « maîtrisé » depuis dimanche, reste sous surveillance.

La France subit depuis vendredi sa 51e vague de chaleur depuis 1947 et sa deuxième de l’été 2025. Selon Météo-France, elle devrait durer « au moins jusqu’au week-end du 15 août » et pourrait même « sans doute » se prolonger jusqu’au 19 ou 20 août, ce qui fait que « l’épisode global pourrait durer de douze à quatorze jours ».

Celle du début de l’été avait duré seize jours, se classant parmi les trois plus longues vagues de chaleur du pays. La France n’est pas le seul pays concerné par des chaleurs intenses. De la péninsule ibérique aux pays des Balkans, en passant par l’Italie, les températures grimpent.

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