Dans les environs de Rome, les fantômes de la villa Bell’Aspetto

Le portail de la villa Bell’Aspetto s’est ouvert d’un coup sur une végétation opulente, inquiétante, sublime. Des rideaux de palmes, de longues branches résineuses et la cime d’un pin parasol masquent une façade fanée. On croirait le jardin rendu à sa beauté sauvage, prêt à déjouer la promesse de l’édifice qu’il entoure : celle d’une nature dominée, façonnée pour le plaisir des hommes. Il existe pourtant une présence qui soigne avec dévotion ce monde perdu. Elle nous attend près d’un bassin. Son fiancé est là, lui aussi. Il tient en laisse un minuscule chien fatigué.

La comtesse Sophie von Khevenhüller-Metsch a 33 ans et des siècles d’histoire sur les épaules. Par son père, elle appartient à une vieille dynastie des montagnes de Carinthie, dans le sud de l’Autriche. Du côté de sa mère, elle descend des Borghese, illustre lignée romaine, qui, au XVIIe siècle, a donné un pape, Paul V. Son neveu, Scipione Borghese, fut le mécène du sculpteur Bernin et du peintre Caravage.

Présentations faites, Sophie von Khevenhüller-Metsch, qui a suivi des études d’architecture, évoque cet héritage en désignant des parterres de fleurs, autour d’un bassin. « En fonction de la saison, on plante différentes fleurs bleues et jaunes, aux couleurs des Borghese », explique-t-elle. Les fleurs estivales ne sont pas encore arrivées. Son compagnon, issu d’une vieille famille romaine, Clemente Serafini-Pozzi, 35 ans, nous emboîte le pas. Dans l’eau où flottent des nénuphars, de lents poissons tournent en rond.

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