A six jours de la chute inéluctable de son premier ministre, Emmanuel Macron a demandé aux chefs de la coalition gouvernementale, mardi 2 septembre, de « travailler avec les socialistes » pour préparer l’après-Bayrou.
Alors que la décision du premier ministre, François Bayrou, de se soumettre à un vote de confiance à l’Assemblée nationale, le 8 septembre, avant la discussion budgétaire, a précipité la crise politique, le président de la République, jusqu’ici très discret, s’emploie à débloquer la situation. Il a réuni à déjeuner, mardi, le locataire de Matignon et les chefs des partis qui soutiennent le gouvernement, Gabriel Attal (Renaissance), Edouard Philippe (Horizons) et Bruno Retailleau (Les Républicains, LR). Un déjeuner impromptu au format inédit, au cours duquel Emmanuel Macron les a invités « à [se] souder et à [s’]élargir », dans la perspective du vote du 8 septembre et, « le cas échéant, [de l’]après ».
Au cours du repas, Emmanuel Macron a évoqué le scénario d’une coalition élargie au PS après la chute du gouvernement Bayrou. « Ce sera sans nous ! », aurait répliqué Bruno Retailleau, selon France Inter. « On ne peut pas avoir d’accord de gouvernement avec le PS », abonde le président du Sénat, Gérard Larcher, dans les colonnes du Parisien du 3 septembre.
Alors qu’une quinzaine de députés de droite ont l’intention de s’abstenir ou de voter contre la confiance au gouvernement, lundi 8 septembre, le chef de l’Etat a enjoint à leurs responsables d’« aller chercher les abstentionnistes ».