Trouble, gravité, émotion, colère. Toutes les nuances du désarroi ont parcouru l’assemblée générale qui s’est tenue au Parisien, jeudi 11 septembre à la mi-journée, à l’appel des organisations syndicales du quotidien (SGJ-FO, SGLCE-CGT, SNJ, SNJ-CGT et SNPEP-FO). Depuis que la société des journalistes a adressé, mardi 9 septembre, une lettre à Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH et propriétaire du quotidien, pour lui demander de renoncer, si tel est son projet, à vendre Le Parisien au groupe Bolloré, les salariés attendent une réponse qui tarde à venir.

« On ne sait rien, a condamné Catherine Gasté, déléguée syndicale SNJ-CGT. (…) A Paris Match, c’est exactement ce qu’il s’est passé [avant le rachat de 2023]. C’est une méthode. » A ce silence, qui provoque des « crises d’angoisse » chez certains, les salariés ont décidé d’opposer tout le bruit dont ils sont capables. En coulisses, ils actionnent leurs réseaux, afin d’amplifier l’écho de leurs inquiétudes.

« On sait ce qui arrive quand il [Vincent Bolloré] reprend un média », a synthétisé une journaliste (les personnes non citées par leur nom et prénom ont requis l’anonymat), en récapitulant les reprises en main idéologiques qui se sont produites à l’ancienne i-Télé (devenue CNews en 2017), à Europe 1 ou encore au Journal du dimanche. Mercredi 10 septembre, la nomination de Serge Nedjar, patron de CNews et fidèle de la première heure de Vincent Bolloré, à la direction des rédactions « Femme, TV, Ludique, Découverte et économique » du groupe Prisma (soit les titres Femme actuelle, Voici, Télé-Loisirs, Capital, etc.), a encore allongé la liste des médias menacés par son emprise.

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