L’événement était prévu de longue date, mais il est tentant d’y voir un symbole. Vendredi 26 septembre au matin, le PDG de la RATP, Jean Castex, était aux ateliers de La Villette, à Paris, point de connexion entre le métro et les rails de la SNCF. Au côté de la présidente (Les Républicains) de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, et du directeur général d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, l’ancien premier ministre accueillait la première rame de série de la ligne 10 du métro qui entrera en service commercial le 16 octobre. Quelques heures plus tard, l’Elysée a confirmé ce que plus personne n’ignorait : M. Castex est nommé à la tête de la SNCF, comme successeur de Jean-Pierre Farandou.
L’homme qui dirigea le gouvernement de la France de juillet 2020 à juin 2022 concrétise probablement là l’une de ses ambitions les plus personnelles. A l’automne 2019, alors qu’il n’était encore qu’un haut fonctionnaire inconnu du grand public, Jean Castex s’était porté candidat à la succession de Guillaume Pepy, comme patron de la SNCF. Sans succès : c’est le cheminot Jean-Pierre Farandou – entré à la SNCF en 1981 – qui avait pris, en 2019, les rênes de l’entreprise. Mais Jean Castex faisait déjà valoir ses atouts pour le poste : goût prononcé pour la chose ferroviaire et surtout solide expérience des négociations sociales (emmagasinée sous la présidence Sarkozy). Cette ligne du CV va compter. Celui qui a géré presque trois ans la RATP prend la tête d’une entreprise chamboulée socialement depuis la réforme de 2018, où les syndicats restent puissants.