On peut s’étonner que Transhumaner et organiser, ultime recueil de poèmes de Pier Paolo Pasolini (1922-1975), publié en Italie en 1971, ne soit jamais paru en français avant cette édition chez Lanskine, traduite et richement annotée par Florence Pazzottu, publication qui marque les 50 ans de l’assassinat de son auteur. Comment l’expliquer ? Sans doute parce qu’en France Pasolini est surtout réputé pour être le grand réalisateur d’Accattone (1961), de Théorème (1968) ou de Médée (1969), et que sa poésie, vouée à maintenir « un rapport désespéré et tendu avec la réalité », demeure mal connue.

Pourtant, dans l’aventure artistique de Pasolini, la pratique de la poésie précède l’expérience du cinéma. Il commence à en écrire dès les années 1940. D’abord en frioulan, un dialecte régional, puis en italien, avec notamment la publication des Cendres de Gramsci, en 1957 (Gallimard, 1973 et 2017 ; nouvelle traduction Ypsilon, mars 2025). A lafin des années 1950, son œuvre poétique, marquée par un rapport sensuel à la langue, mêle avec violence l’intime et le politique, le sacré et le profane. Elle est saluée par son ami Alberto Moravia (1907-1990), qui le considérait comme le plus grand écrivain de sa génération, un « poète de la sensibilité du monde moderne ».

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