Un cône de sel blanc, un hémisphère de sable brun, une boule de terre rouge, une courbe de cire aux teintes soleil, un cercle de broussailles. L’Américaine Meg Webster joue de formes simplissimes, et pourtant c’est comme un paysage que l’on traverse : une immersion totale dans une image mentale. Sous la verrière de la rotonde, les parfums montent et emportent les sens, d’eucalyptus et de miel, d’humus et de mer. Jamais la rotonde de la Bourse de commerce n’a été réduite à des gestes aussi essentiels, et c’est un envoûtement.

« Cet espace particulier est incroyablement important pour toute exposition à la Bourse, décrit Jessica Morgan, commissaire de l’exposition. Il nécessite un engagement très fort, une mise en scène qui puisse fonctionner avec la combinaison puissante de l’architecture de Tadao Ando et de cette fresque murale qui la couronne, à la fois fantastique et politiquement compliquée. Il fallait donc un artiste qui puisse réellement s’attaquer à cela, qui n’ait pas peur d’une telle échelle. Et c’est le cas de Meg. »

La curatrice en avait déjà eu la preuve, quand elle a commandé à la plasticienne une vaste installation pour la Dia:Beacon, visible pendant trois ans. D’où ce geste symbolique fort d’offrir la rotonde à une artiste inconnue en France, « et guère plus connue aux Etats-Unis, regrette-t-elle, espérant que cette invitation permettra de saisir l’étendue de son talent ».

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