Dans ce temple du débat qu’est le Conseil économique, social et environnemental (CESE), à Paris, on n’avait jamais vu pareille unanimité. Mercredi 8 octobre, 20 adolescents de 12 à 17 ans sont réunis pour travailler sur les « problèmes » que pose l’organisation de leur temps. « Qui trouve les journées trop longues ? », demande l’animatrice du CESE. L’ensemble des mains se lèvent.
Les valises et les blousons sont encore dans le hall. Les ados, sélectionnés le plus souvent dans des conseils municipaux des jeunes, viennent d’arriver des quatre coins de la France pour réfléchir sur les temps de l’enfant, le thème de la convention citoyenne lancée par Emmanuel Macron au printemps. Leurs propositions, affinées au cours d’une deuxième session en novembre, seront ensuite transmises aux 140 citoyens tirés au sort qui forment la convention.
« Dans les petits villages, on doit prendre le bus très en avance pour être à l’heure, même si le collège n’est qu’à vingt minutes », explique Léa, 15 ans, qui vit près de Lyon. Sans compter que souvent, on arrive aussi – du coup – en avance. C’est évidemment l’un des objectifs de ce panel que de replonger les adultes dans des niveaux d’inconfort qu’ils auraient, aujourd’hui, du mal à accepter : « Quand on n’a qu’une heure pour manger, le temps d’arriver au self, il reste cinq minutes », rappelle ainsi Jonathan, 15 ans, venu d’Annecy.