Un contingent militaire d’une importante base située près de la capitale malgache a appelé, dans une vidéo diffusée samedi 11 octobre, à la désobéissance, demandant notamment aux soldats et aux forces de sécurité d’« unir leurs forces » et de « refuser les ordres de tirer » sur les manifestants. Des groupes de soldats ont ensuite rejoint les manifestants dans la rue, acclamés par la foule.
Les manifestations de samedi, à Antananarivo et ailleurs sur l’île, sont les plus importantes depuis plusieurs jours, à l’appel du mouvement « Gen Z ». Il avait commencé fin septembre comme une protestation contre les coupures d’eau et d’électricité et a mué en une contestation plus large du pouvoir, incarné par le président malgache, Andry Rajoelina.
« Unissons nos forces, militaires, gendarmes et policiers, et refusons d’être payés pour tirer sur nos amis, nos frères et nos sœurs », ont déclaré dans une vidéo des soldats du corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat), stationnés sur l’importante base militaire du district de Soanierana, en périphérie d’Antananarivo.
« A tous les militaires, ceux qui sont prêts à prendre leur responsabilité, rejoignez immédiatement le Capsat (…) (…) Vous qui êtes à Ivato, empêchez tous les aéronefs sans distinctions de décoller », ajoutent les militaires.
Le nouveau ministre des armées, Deramasinjaka Manantsoa Rakotoarivelo, a appelé les troupes au calme lors d’une conférence de presse.
Au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations, le 25 septembre, et plus d’une centaine blessées, d’après un bilan des Nations unies. Des chiffres démentis par le président Rajoelina, qui estime les « pertes de vies » à 12, tous « des pilleurs, des casseurs », selon lui.