Sans le vouloir vraiment, Rachida Dati a fait des vagues lors de sa visite à Villeurbanne (Rhône) et Lyon, vendredi 17 octobre. La ministre de la culture avait l’intention d’annoncer la création d’une structure inédite, regroupant le Théâtre national populaire (TNP) et le Pôle Pixel, deux institutions culturelles majeures de Villeurbanne, l’une consacrée à l’art dramatique, l’autre regroupant studios de cinéma et productions numériques. Un « rapprochement », propre à « développer des projets innovants entre spectacle vivant et nouvelles technologies », selon le premier carton d’invitation, diffusé par ses services. L’idée : produire des spectacles hybrides, mêlant texte, mise en scène, vidéo, création numérique, mais aussi imaginer des diffusions et des déclinaisons des spectacles, comme la réalisation d’un film à partir d’une pièce de théâtre.
Le terme de « rapprochement » a immédiatement inquiété les équipes des deux établissements, qui n’étaient pas prévenues d’une telle perspective. Cédric Van Styvendael a voulu déminer le terrain, en s’adressant à huis clos au personnel du TNP, avant l’arrivée de la ministre. Le maire (PS) de Villeurbanne a expliqué que cette idée de « coopération » entre le Centre dramatique national et le Pôle Pixel venait d’une étude demandée il y a plusieurs mois à un cabinet en conseil culturel, sans qu’il soit question de fusion. Ce qui n’a pas empêché un groupe de la CGT Spectacle de manifester bruyamment sous les fenêtres du TNP, en tapant sur des casseroles durant le discours de la ministre.