[Le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka, dirigeant en exil d’un parti d’opposition au roi du Maroc Hassan II et figure tiers-mondiste, est enlevé devant la brasserie parisienne Lipp. Son corps ne sera jamais retrouvé. L’affaire, qui implique à la fois les services de sécurité marocains, des truands et des policiers français, est si riche en mystères qu’elle va nourrir, durant des décennies, une abondante littérature.

Le livre L’Affaire Ben Barka. La fin des secrets, publié par Grasset (576 pages, 28 euros, numérique 19 euros), est sans doute le plus complet de tous. Certaines informations avancées par Stephen Smith et Ronen Bergman sont certes connues de longue date, en particulier le fait que l’opposant travaillait comme « agent » pour les services de renseignement tchèques (un scoop révélé par L’Express en 2007), mais elles sont ici fortement développées. Surtout, les auteurs apportent des précisions sur le rôle joué par le Mossad, « du début à la fin » de ce crime.

L’implication du service de renseignement israélien a déjà été évoquée par le passé – y compris par Ronen Bergman lui-même –, mais jamais avec un tel luxe de détails. Les auteurs ont eu accès à de nombreux documents confidentiels qui témoignent de l’ampleur des liens noués, à l’époque, entre le Mossad et l’appareil sécuritaire marocain, voire Hassan II en personne.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario