Emmanuel Macron a estimé, mardi 21 octobre, que la réforme des retraites de 2023 n’est ni abrogée ni suspendue, mais simplement décalée dans le temps, « dans un souci d’apaisement » voulu par le premier ministre, Sébastien Lecornu, en quête d’un compromis sur le budget. Mais « il faudra reposer le débat », « de manière apaisée », a jugé le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à Ljubljana.
« Le premier ministre a fait un choix, pour apaiser le débat actuel, qui a consisté à proposer le décalage d’une échéance – ce n’est ni l’abrogation ni la suspension, c’est le décalage d’une échéance », a insisté M. Macron, citant « la prochaine échéance, celle des 63 ans au 1er janvier 2027, que [M. Lecornu ] a décalé au 1er janvier 2028 avec un financement par des économies ». « C’est le débat parlementaire qui donnera l’issue de ce sujet », a-t-il prévenu.
Sébastien Lecornu avait pourtant clairement utilisé le terme de suspension dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le 14 octobre. « Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle », avait-il déclaré devant les députés.
Une subtilité sémantique qui a déjà fait bondir le leader « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, qui crie au piège depuis une semaine. « La réforme des retraites à 64 ans n’est ni abrogée, ni suspendue. Elle est DÉCALÉE. Il est temps dorénavant de partir de la réalité et non de la propagande des autosatisfaits pour entrer dans la lutte », a-t-il écrit sur X.
Le président de la République a ajouté mardi que les « perspectives de référendum sont possibles » sur les retraites, mais qu’elles doivent se faire sur la base d’un accord. « Je pense donc que le plus important c’est qu’il y ait un moment de stabilité » et des « discussions sur le budget ». Et, ensuite, qu’un travail soit repris sur le sujet des retraites entre les forces syndicales et patronales, « et sur cette base nous verrons quels sont les chemins qui pourront être suivis », conclut Emmanuel Macron.