Devant les stations-service de Bamako distribuant encore du carburant, les files d’attente ne cessent de s’allonger. Les clients y font la queue pendant de longues heures, parfois toute la journée, pour espérer remplir leurs réservoirs. Certains en viennent même à dormir devant les pompes pour être sûrs d’être servis.
« On n’a jamais vu ça. Trouver de l’essence est devenu un parcours du combattant. Le peu qu’on a, on l’économise pour les trajets essentiels ou les urgences », confie un Bamakois, sous le couvert de l’anonymat. Le gazole, jusqu’à présent davantage disponible, commence lui aussi à manquer. Ces derniers mois, le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), la filiale sahélienne d’Al-Qaida, mène, en plus de ses opérations armées, un djihad économique visant à asphyxier la capitale et à affaiblir de l’intérieur la junte du général Assimi Goïta.
Depuis que le GSIM a décrété un blocus sur les importations de carburant provenant des pays voisins du Mali, le 3 septembre, la pénurie s’aggrave à Bamako et dans les grandes villes du centre et du sud du pays, telles Mopti ou Ségou, où les stations-service sont elles aussi quasi à sec.