L’automne, saison des feuilles qui rougeoient et tombent ? Le réalisateur Jérémy Frey balaie cette vision réductrice. A travers les yeux de celles et ceux qui le vivent au plus près, son film, Voir l’automne, une saison en France est une ode à la saison des châtaignes, des champignons, des vendanges, des transhumances, des migrations, des cyclones… et des amours, qui se vit passionnément.

Sans renier sa filiation avec Yann-Arthus Bertrand (coproducteur), Jérémy Frey, qui fut son chef opérateur, affiche d’emblée son choix de « filmer le sauvage réellement », sans appât ni mise en scène artificielle. Dans le même souci de véracité, les membres de l’équipe interviennent à l’écran. Ils expliquent les difficultés rencontrées pour saisir le vol d’un vautour fauve ou apercevoir un ours. Ils partagent aussi leurs émotions, à l’image de Sarah Oquendo, assistante caméra, les yeux embués lorsque pointe une baleine à bosse au large de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Côté scénario, le film suit une ligne de vie chronologique, jalonnée de onze dates, auxquelles correspondent à chaque fois un lieu en France, un thème, une rencontre. En débutant par le 21 septembre, en Gascogne, avec « Les dernières fleurs » et Julien, apiculteur – en fauteuil roulant tout terrain depuis un accident de chasse.