Brummen, dans la province de Gueldre, dans l’est des Pays-Bas. Son château, ses grands manoirs, ses jolies boutiques, ses prairies où paissent des moutons d’Ouessant. Et un problème : ce bourg cossu de 21 000 habitants peut-il abriter un centre d’accueil (AZC) pour 350 demandeurs d’asile ?
Le projet était susceptible de désengorger l’un des 300 autres lieux de ce type, gérés dans tous les Pays-Bas par l’Organisme central pour les demandeurs d’asile. Il semblait en bonne voie de réalisation, mais, élaboré il y a deux ans, il s’est ensuite heurté à la nouvelle réalité politique du royaume, où la formation d’extrême droite de Geert Wilders, le Parti pour la liberté (PVV), est devenue la plus importante aux élections législatives anticipées de novembre 2023, et devrait, à en croire les sondages, le rester après le prochain scrutin, mercredi 29 octobre.
Exigeant « la politique la plus stricte » en matière d’immigration, la fermeture des frontières, le retour des Syriens dans leur pays, la criminalisation de toute aide apportée à des clandestins et la fermeture des centres d’asile, Geert Wilders est parvenu, avec l’aide d’une de ses fidèles, Marjolein Faber, ministre de l’asile et de la migration, à focaliser les débats sur les AZC.